« La psychopédagogie positive »

« La psychopédagogie positive »

Des professionnels de l’éducation comme Céline Veitmann redonnent aux jeunes et aux moins jeunes le goût d’apprendre, de se connaître et de croire en leur potentiel.

Antoine de La Garanderie, philosophe et pédagogue français du XXe siècle, s’est tout au long de sa carrière interrogé sur la question des apprentissages.

Il était convaincu de la perfectibilité et de l’éducabilité de chacun et souhaitait transmettre au plus grand nombre les stratégies gagnantes que ses meilleurs élèves avaient développées sans même s’en rendre compte.

Son travail a donné naissance à une approche pédagogique incontournable autour du « apprendre à apprendre » et fondamentale quand on évoque la notion de mieux-être et de réussite scolaire. Depuis, les recherches et les accompagnements autour de ces questions d’apprentissages se sont développés et ont enrichi nos connaissances et pratiques pédagogiques.

Théo, 10 ans doit apprendre sa liste des mots pour la dictée du vendredi. Il les répète plusieurs fois, il les copie et recopie pour son papa qui lui a dit de faire comme ça. Mais le vendredi à l’école, il a tout oublié et ramène, déçu et frustré, une mauvaise note.

Emma depuis quelques semaines décroche… Elle n’a plus confiance en elle, sa motivation est en berne et surtout elle n’a aucune stratégie d’apprentissage : jusqu’à présent elle n’avait pas besoin d’apprendre car elle comprenait tout mais maintenant qu’elle est au collège comprendre ne suffit plus il faut apprendre. En plus, elle n’a pas de cahier ni de livres ni même d’agenda : tout est en ligne et la tablette avec stylet est fournie par l’école … Ça évite la fracture numérique vous dites-vous oui mais ! Peut-on ajouter ! Tout est alors virtuel, dématérialisé et abstrait. Emma, comme bien d’autres enfants, est perdue ...

Chacun d’entre nous a été confronté à ces mêmes situations et s’est souvent sentis démunis face au désarroi et à la colère parfois latente des enfants. Vous vous demandez alors comment aider l’enfant à mieux apprendre et à retrouver joie, persévérance et curiosité.

Notre coopératrice, Céline Veitmann est une ancienne enseignante qui, passionnée par la notion d’apprentissage, s’est formée à la psychopédagogie positive et reçoit aujourd’hui les enfants et leurs parents à son cabinet pour les accompagner dans ces problématiques. Elle outille également aussi les enseignants pour les aider à mieux appréhender ces aspects de l’enseignement.

Qu’est-ce que c’est la psychopédagogie positive ?

La psychopédagogie positive a été créée pour répondre à ce besoin croissant de retrouver du sens dans les apprentissages et faire évoluer les pratiques pédagogiques vers le meilleur. Elle se présente comme une approche pluridisciplinaire douce et bienveillante et vise l’épanouissement personnel et scolaire en outillant adultes et enfants. L’intérêt porte sur l’environnement dans lequel l’enfant évolue, afin de définir clairement ses difficultés et ses attentes. Elle cherche à le connaître et à prendre en compte des sentiments, mais surtout à le comprendre parfaitement pour le placer dans une démarche d’apprentissage adaptée et active. Ainsi la pédagogie positive offre à chaque enfant des méthodes originales, ludiques et adaptées pour appréhender et apprivoiser les émotions et les relations. Elle permet aussi de repenser la place du corps dans les apprentissages (approche tête, cœur, corps) et de se familiariser avec les gestes mentaux définis par La Garanderie à la base de l’apprentissage : mémoriser, s’organiser, comprendre, réfléchir, imaginer.

L’objectif principal est de redonner le plaisir d’apprendre aux enfants et d’éveiller leur curiosité naturelle et met en avant le fait que les enfants n’ont pas tous la même façon d’apprendre En résumé on peut dire qu’il s’agit de l’intégration et de l’application concrète des enseignements de la Psychologie Positive et de la Pédagogie Positive dans le cadre de l’accompagnement des apprentissages, du travail et du développement à tout âge.

Enfin, la psychopédagogie positive insiste sur la notion de plasticité cérébrale (on est tous intelligents !) et sur l’importance du regard porté sur l’enfant, qui, quand il est positif, agit comme un véritable levier de confiance et de réussite pour un apprentissage sans souffrance.

Que fait le praticien ?

Le psychopédagogue est là pour prévenir, identifier et rectifier les difficultés d’apprentissage structurelles qu’elles soient méthodologiques, émotionnelles ou organisationnelles. Il fait un état des lieux, voit où peuvent être les blocages et accompagne l’élève à (re)trouver son pouvoir d’agir et sa confiance. Il ne se substitue pas à une prise en charge en orthophonie, psychologie, psychomotricité… qui remédient aux troubles mécaniques d’apprentissage. Il n’est pas thérapeute mais propose de restructuration de la méthodologie et des stratégies pour apprendre efficacement avec trois objectifs principaux :

- l’épanouissement personnel et scolaire en donnant les moyens d’apprendre, de trouver en soi les ressources pour apprendre avec plaisir et confiance, devenir autonomes et acteurs de son quotidien.
- la mise en application de la psychologie et de la pédagogie positive.
- la considération des dimensions cognitive, émotionnelle et somatique (l’approche Tête, Cœur, Corps) dans les apprentissages

Comment la psychopédagogie positive intervient-elle concrètement dans le processus de l’apprentissage et à qui est-elle destinée ?

Les deux outils phares sont le questionnement ouvert et les outils de la pensée visuelle dont le bien connu mindmapping.

C’est une démarche créative et ludique qui est proposée à l’enfant et qui fait travailler de manière simultanée les compétences linguistique et logique, la vision globale et séquentielle, et repose sur la puissance du double codage : mot + image.

Ces suivis sont dédiés aux enfants et aux adultes qui rencontrent des difficultés de :

  • Motivation dû au contexte scolaire, décrochage
  • Manque de confiance en soi
  • Manque d’efficacité dans leur méthodologie scolaire (organisation, planification)
  • Absence de stratégies d’apprentissage (apprendre à apprendre, comment mémoriser, etc)
  • Difficultés d‘attention et de concentration
  • Régulation des émotions

Quels sont les premiers pas à faire d’ores et déjà ?

Céline vous propose ces quelques conseils qui peuvent être mis en place facilement et qui permettront à l’enfant de changer son regard sur l’école et sur les devoirs. Parlez et échangez avec l’enfant autour de son travail scolaire est la clé.

  • Expliquez à l’enfant qu’apprendre c’est se tromper. Apprendre c’est essayer de faire quelque chose qu’on n’a jamais fait avec ce qu’on connaît déjà et une nouvelle information à acquérir. Alors on fait des tentatives, on échoue et on ajuste. Et on y arrive !
  • Expliquez à l’enfant qu’apprendre c’est passer des étapes, répéter et s’engager activement dans ce qu’on fait. L’apprentissage a besoin de temps et de répétition pour créer dans le cerveau un nouvel automatisme. Rappelez à l’enfant que pour faire du vélo il a franchi plusieurs étapes (tricycle, petites roues, soutien de la selle par papa ou maman, etc).
  • Expliquez-lui qu’on ne peut faire qu’une chose à la fois quand on souhaite apprendre : le multitâche est un mythe : des chercheurs comme Steve Masson et Stanilas Dehaene nous rappellent que le cerveau n’est capable de faire qu’une seule tâche à la fois. C’est la rapidité et l’agilité pour passer d’une tâche à l’autre qui donne l’impression que plusieurs tâches se déroulent en même temps mais c’est faux. Expliquez à l’enfant de faire une chose à la fois ! Si on demande de lire un texte : qu’il le lise et n’essaie pas déjà de réfléchir dessus, répondre en même temps aux questions et émettre son avis.
  • « Montrez » à l’enfant le temps : le temps est un concept abstrait qui reste difficile à appréhender pour les enfants. Leur cerveau n’est pas encore mature et ils n’ont pas acquis ce degré d’abstraction et de projection. Il est donc important de leur montrer le temps qui passe et de le planifier avec eux. Par exemple, invitez l’enfant à travailler par tranche de 30/45 minutes sur des tâches précises définies à l’avance puis de faire une courte pause avant de continuer. Pour cela, utilisez des sabliers, des horloges à aiguilles, des time-timers. Attention, les écrans digitaux ne matérialisent pas le temps qui passe, ils offrent simplement l’heure sans que l’écoulement du temps soit visible.
  • Créez des routines avec lui : avec les enfants chaque jour se répète et se ressemble sur bien des points ! La mise en place d’une petite routine leur permet petit à petit de créer des habitudes saines et constructives. C’est également autonomisant et sécurisant !

Aujourd’hui grâce aux apports des neurosciences cognitives et affectives et à des outils tels que la gestion mentale, la PNL, la pensée visuelle, la CNV des professionnels de l’éducation comme Céline Veitmann réenchantent le temps des devoirs et redonnent aux jeunes et aux moins jeunes le goût d’apprendre, de se connaître et de croire en leur potentiel avec joie et sérénité.

Pour Allagi, Céline Veitmann

Praticienne en psychopédagogie positive
Facilitatrice en Discipline Positive pour les Parents
Certifiée expert en psychologie positive au travail
Certifiée Facilitatrice graphique

Article
Article
Publié le vendredi 18 mars 2022
Partager sur
Nos partenaires