L'eau, un bien public qui ne peut être privatisé

L’eau, un bien public qui ne peut être privatisé

Joëlle Welfring était à New York, la semaine dernière, afin de participer à la conférence des Nations Unies consacrée à l’eau. Lors de ses prises de parole, la Ministre a tenu à rappeler les éléments clés et les actions mises en place au Luxembourg, dans le domaine de la gestion de l’eau.

L’or bleu n’a jamais aussi bien porté son surnom. Encore plus dans certains coins du monde où l’eau manque cruellement. Du 22 au 24 mars, les représentants sont revenus sur les objectifs à atteindre pour résorber cet écart ou comment maintenir l’élan politique sur l’eau après cette conférence.

Lors d’un dîner, organisé par le Tadjikistan et les Pays-Bas, sur la thématique « L’eau nous unit », Joëlle Welfring a mis en avant le travail du Luxembourg en matière environnementale.

« Nous nous engageons à aider les pays partenaires de la coopération au développement à adhérer à la Convention. Nous continuerons à soutenir la Convention à l’avenir, que ce soit par la publicité, la participation active à ses activités, mais aussi par le financement volontaire. Par ailleurs, le Luxembourg co-organise un side event avec le Sénégal et le Niger sur L’eau et l’adaptation au changement climatique dans un contexte transfrontalier. »

La Ministre n’a pas manqué de souligner que la promotion de la coopération transfrontalière est essentielle dans le secteur de l’eau, car cette dernière ne connaît pas de frontières administratives. « Une bonne gestion des ressources en eau ne peut être obtenue que grâce à une coopération étroite entre les pays riverains. En fait, on ne saurait trop insister sur le fait que l’eau est un bien mondial et intersectoriel. Il devrait donc figurer en bonne place sur l’agenda politique international. »

Ne jamais lâcher la pression

Lors de son discours durant le débat général, Joëlle Welfring s’est dite fière des éléments clés et des actions mises en place au Luxembourg, dans le domaine de la gestion de l’eau, notamment :

  • la loi précisant que l’eau est un bien public, qu’elle ne peut être privatisée ;
  • la gestion durable des ressources en eau partagées ;
  • un outil informatique qui permet à chaque fournisseur d’eau potable d’établir une démarche de prévention des risques basée sur les principes du « Water Safety Plan » de l’Organisation Mondiale de la Santé ;
  • notre coopération intersectorielle sur les questions de l’eau aux niveaux local, régional et international ;
  • et la mise en place de mesures d’adaptation pour accroître la résilience climatique des services d’eau et d’assainissement.

« L’eau est la ressource la plus importante pour toute vie sur terre. Sans une gestion et une gouvernance solides de l’eau au 21e siècle, nous ne pouvons pas relever les défis de notre société. »

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La Ministre a terminé sa présentation en pointant un outil existant de l’ONU : la Convention sur l’eau, un instrument unique et juridiquement contraignant favorisant la gestion durable des ressources en eau partagées, la mise en œuvre des objectifs de développement durable, la prévention des conflits et la promotion de la paix et de l’intégration régionale. . Le renforcer et le respecter permettra une meilleure gestion de nos ressources pour les générations futures.

Toujours dans le cadre de son discours sur le thème « Water for Cooperation », elle a souligné les spécificités et les défis nationaux dans le domaine de la gestion coopérative de l’eau.

Pour le Luxembourg, petit pays, la collaboration nationale et internationale est une réalité vécue depuis de nombreuses années :

  • Au niveau national, le ministère de l’Environnement collabore entre autres avec des instituts de recherche, le secteur de la santé et l’agriculture,
  • Au niveau transfrontalier, le Luxembourg est membre de différentes commissions fluviales internationales,
  • En mettant l’accent sur les questions sociales, environnementales et climatiques, le thème de l’eau et d’assainissement est un domaine clé de sa coopération internationale.

« En raison du changement climatique, l’eau deviendra plus rare, même au Luxembourg. Il est donc d’autant plus important d’élargir et de renforcer cette approche collaborative.  »

Différents défis

Durant cette conférence, une coalition de gouvernements a lancé le défi de l’eau douce, la plus grande initiative jamais entreprise pour restaurer les fleuves, les rivières, les lacs et les zones humides dégradés.

Ce sont des écosystèmes essentiels pour faire face à l’intensification des crises de l’eau, du climat et de la nature dans le monde, note le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).

Le Défi de l’eau douce vise à restaurer 300.000 kilomètres de cours d’eau, l’équivalent de plus de sept fois le tour de la Terre, ainsi que 350 millions d’hectares de zones humides, une superficie plus grande que l’Inde, d’ici à 2030.

Outre l’approvisionnement en eau, des écosystèmes d’eau douce en bonne santé offrent une multitude d’avantages à l’être humain et à la nature, et sont essentiels pour atténuer les changements climatiques et s’y adapter, ainsi que pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD). Pourtant, un tiers des zones humides de la planète ont disparu au cours des 50 dernières années, et leur disparition est toujours plus rapide que celle des forêts. Les rivières et les lacs sont les écosystèmes les plus dégradés au monde. Les populations de poissons qui y vivent, dont beaucoup sont vitales pour la sécurité alimentaire des communautés, ont énormément diminué.

Sébastien Yernaux
Photos : ©Joëlle Welfring

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Publié le lundi 27 mars 2023
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