L'ammoniac : un gaz source d'acidification

L’ammoniac : un gaz source d’acidification

Avec l’augmentation des émissions liées aux activités humaines, le gaz ammoniac est devenu l’une des principales causes de l’acidification des sols, alors qu’originellement c’est un phénomène naturel.

L’ammoniac est un gaz produit en milieu naturel au cours de la transformation de l’urée des produits organiques en ion ammonium sous l’action de microorganismes. C’est la synthèse, par ces bactéries et levures, d’une enzyme : l’uréase, qui permet cette production.

Cette volatilisation de l’ammoniac dans l’air sera plus ou moins rapide en fonction du pH du sol (ralentie en sol acide) et de la température. Plus la température sera élevée (été, climat tropical) plus la production d’ammoniaque sera élevée. A l’origine, la production d’ammoniac est donc un phénomène naturel.

Production d’ammoniac et émissions d’origine humaine

Outre l’industrie chimique, notamment lors de la fabrication d’engrais, c’est l’intensification des méthodes de production agricole qui est à l’origine de la majorité des émissions d’ammoniac.

En effet, l’utilisation importante d’engrais chimiques contenant de l’azote, en premier lieu l’urée, dégage de l’ammoniac par volatilisation lors de la transformation en nitrate. Sachant que l’urée est la solution minérale azotée la plus utilisée dans le monde, ce dégagement gazeux concerne tous les continents. Les pays tropicaux en conditions humides et à températures élevés voient leur dégagement gazeux être aussi important que les pays industrialisés.

L’autre origine agricole de cette émission ammoniaquée est l’élevage intensif. La décomposition des urines et des fientes dégage de l’ammoniac quelle que soit l’espèce en production. Mauvaise odeur au départ, la concentration d’ammoniac peut devenir toxique en cas d’une trop forte inhalation lors du travail dans ce type d’élevage.

En dehors de l’agriculture nous pouvons également noter que le traitement de nos déchets dans les stations d’épuration est également l’une des sources de ce dégagement atmosphérique.

L’ammoniac atmosphérique, source d’acidification

Après la forme diazote, c’est le gaz ammoniac qui est la source d’azote la plus importante dans l’air. Composé de 3 atomes d’hydrogène le rejet atmosphérique d’ammoniac charge l’eau de pluie en acidité. Lors des précipitations, cette concentration en hydrogène (H+) viendra augmenter le caractère acide du sol et de sa solution liquide, voyant ainsi les risques d’érosion, de battance, de pollution s’accroître et les rendements agricoles diminuer.

Pour lutter contre ces risques, les solutions à court terme sont l’utilisation de plus d’engrais, plus de chimie contre les ravageurs, donc plus d’émission d’ammoniac… Mais une autre voie est possible.

Réduire l’émission d’ammoniac par l’utilisation de formes d’azote différentes

La protection de l’eau, de l’environnement et de la fertilité des sols impose de mettre en place d’autres pratiques que le tout chimique.

Limiter le travail du sol favorisera le développement des champignons filamenteux, donc la transformation de la matière organique en humus et ainsi augmentera la capacité du sol à stocker l’eau, l’azote et le carbone.
Le recours aux légumineuses dans la rotation, capables de fixer l’azote de l’air et de le restituer aux cultures suivantes, est un moyen de limiter la consommation d’azote minérale chimique de l’exploitation et d’augmenter son autonomie.

Gageons que ces exemples de solutions, qui font partie d’un ensemble de pratiques d’éco-fertilisation, auront des effets sur la fertilité du sol, pour la protection de l’environnement et surtout sur la sécurité alimentaire en augmentant la productivité agricole.

Plus d’informations sur www.fertilux.lu.

Communiqué
Publié le vendredi 6 août 2021
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