Journée Mondiale contre les Mutilations Génitales Féminines

Journée Mondiale contre les Mutilations Génitales Féminines

Le 06 février 2022 aura lieu la 20e Journée Mondiale contre les Mutilations Génitales Féminines (MGF). En cette journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations féminines, le Service Egalité des chances de la Ville de Luxembourg s’engage aux côtés de l’ONG PADEM.

Selon l’OMS, 200 millions de femmes dans le monde ont été victimes de mutilations génitales. Ces chiffrent appellent à l’action et à la lutte contre ces injustices. En cette Journée Mondiale du 06 février de nombreux évènements auront lieu, organisés par PADEM, et La Ville de Luxembourg.

Les mutilations génitales féminines prennent plusieurs formes (excision du clitoris et des petites lèvres, suture des petites lèvres, scarification…) et le maintien de cette pratique est motivé par des croyances culturelles, religieuses et sociales. L’excision serait pratiquée dans une trentaine de pays d’Afrique et du Moyen–Orient et, dans une moindre mesure, dans certaines communautés en Asie (Malaisie, Indonésie, Irak, Inde, Pakistan), en Amérique du Sud (Colombie, Pérou) ainsi que parmi les communautés de la diaspora dans les pays où elle n’est pas traditionnellement pratiquée (Europe, Etats-Unis, Canada et Australie).

Ces pratiques creusent un clivage d’inégalités encore plus important entre hommes et femmes puisqu’elles honnissent les droits fondamentaux des femmes et des filles et leur soustraient la maîtrise de leurs corps et la possibilité d’en disposer librement.
Les mutilations sexuelles féminines violent toute une série des principes, normes et règles relatifs aux droits humains qui sont bien établis, et notamment les principes :

  • d’égalité et de non-discrimination en raison du sexe,
  • du droit à la vie lorsque l’intervention entraîne la mort,
  • et du droit de ne pas être soumis à la torture ni à des traitements cruels, inhumains ou dégradants,

Il s’agit d’une forme de violence à l’encontre des filles et des femmes, ayant des conséquences physiques et psychologiques.

Les mutilations sexuelles féminines ne permettent pas aux filles et aux femmes de prendre de façon autonome une décision quant à une intervention qui a un effet durable sur leur corps et représente une atteinte à leur autonomie et à la maîtrise qu’elles peuvent avoir de leur vie.

Les MGF, en plus d’être extrêmement douloureuses physiquement et psychiquement, peuvent provoquer de graves problèmes de santé (hémorragies, vulnérabilité accrue face aux MST et IST, stérilité, complications obstétriques, dépression, anxiété, stress post-traumatique etc.) et une absence de plaisir sexuel. Ces interventions sont réalisées dans des conditions insalubres (sans anesthésie, matériel de fortune non désinfecté etc.) qui entraînent des complications médicales.

En 2016, les Nations Unies comptaient 200 millions de filles et de femmes à avoir subi une forme de mutilation génitale. Dans le recensement de 2014, ce chiffre était de 140 millions.

Dans les pays où les MGF sont pratiquées, elles ont fini par constituer une norme sociale. Si l’excision persiste c’est notamment à cause d’un sentiment d’obligation social très présent. C’est souvent parce que les familles ne veulent pas subir de jugement et de sanctions sociales qu’elles perpétuent ces actes bien qu’elles soient conscientes des répercussions sur la santé et l’épanouissement de leurs filles.

Plusieurs raisons sont invoquées afin de justifier la poursuite de la pratique des mutilations génitales féminines.

- Le contrôle sur le corps et la sexualité des femmes : l’excision est perçue comme un moyen de prévenir le désir sexuel et d’empêcher les expériences sexuelles prénuptiales et les relations extra-conjugales. Pour certaines communautés, il s’agit d’un moyen de garantir l’honneur de la famille et du mari. L’excision est un moyen particulièrement violent d’exercer l’autorité masculine sur la femme.
- Les croyances religieuses : cette pratique n’est prescrite dans aucun texte religieux (elle a d’ailleurs fait son apparition bien avant l’émergence des principales religions monothéistes) cependant ce motif est souvent invoqué pour justifier l’excision. La pratique des MGF se retrouve aussi bien dans des civilisations musulmanes, chrétiennes ou animistes.
- La sauvegarde d’une tradition culturelle : aux yeux de certaines communauté, l’excision est un moyen de véhiculer d’anciennes coutumes et de protéger une identité culturelle. Certains parents choisissent de perpétuer cette pratique afin de transmettre leurs valeurs culturelles à leurs filles.
- Les fausses croyances médicales : certaines populations attribuent des vertus sanitaires et hygiéniques à l’excision. Selon elles, cette pratique favoriserait la fécondité des femmes, assurerait une meilleure hygiène, rendrait les femmes plus attirantes et ôterait une partie « dangereuse » et « masculine » aux femmes la subissant.

Il est possible d’agir afin de lutter contre ces pratiques archaïques. La sensibilisation à grande échelle, la formation des professionnels de santé qui, bien souvent, acceptent encore de pratiquer ces mutilations, la collaboration avec les autorités locales afin de faire respecter la loi. De nombreuses fois, les organisations menant ce combat se heurtent aux praticiens locaux traditionnalistes.

Parmi elles, une ONG luxembourgeoise, PADEM, réalise des projets en Afrique afin de lutter contre cette barbarie.

PADEM vient en aide à 80 000 jeunes filles du Sénégal avec un approche multi-objectifs : sensibilisation des parents pour qu’ils ne fassent pas exciser leurs filles, reconversion des exciseuses afin qu’elles abandonnent leur pratique, sensibilisation des populations locales aux droits des enfants, création de comités de veille et de protection de l’enfance, éducation et formation professionnelle des adolescentes, le tout en partenariat avec les autorités et leaders locaux.

Au Luxembourg

1/ Les actions du gouvernement

Bien que les MGF soient interdites au Luxembourg, des cas d’excision ont été recensés, notamment à l’occasion de séjours de jeunes filles dans leur pays d’origine. Ainsi, le Luxembourg a introduit par la loi du 20 juillet 2018 entre autres, l’incrimination spécifique de mutilations génitales féminines dans le Code pénal et a approuvé la Convention d’Istanbul, première convention de genre juridiquement contraignante, qui condamne et interdit la violence domestique et les violences fondées sur le sexe à l’égard des femmes et des filles et par conséquent les MGF.
Au côté des travaux législatifs, le gouvernement continue à travailler de manière transversale et interministérielle sur la thématique des MGF par le biais de travaux de réflexion et de prévention. Ainsi :

  • une brochure intitulée NON aux mutilations génitales des femmes a été élaborée ;
  • le site violence inclut et définit un volet par rapport aux différentes formes de violence dont les MGF et donne des informations sur les divers services d’aide ;
  • Des campagnes de sensibilisation sur la Convention d’Istanbul, la violence domestique et toutes les formes de violence fondées sur le sexe dont les MGF ont été organisées ;
  • la participation du Luxembourg à une étude de l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE) sur l’estimation du nombre de filles à risque de MGF dans l’Union européenne, plus spécifiquement l’Autriche, le Luxembourg, le Danemark et l’Espagne, et dont une fiche technique donne un aperçu général et succinct de la situation des quatre pays dont le Luxembourg.

2/ L’ONG PADEM et la Ville de Luxembourg

Les 2 co-organisateurs de la Journée Mondiale contre les mutilations féminines au Luxembourg, la Ville de Luxembourg et PADEM, réalisent les activités suivantes durant la 1re quinzaine de février :

- Campagne de sensibilisation à grande échelle sur les réseaux sociaux
- Informations dans la presse
- Interviews et témoignages
- Ressources sur le site https://padem.org/excision/
- Exposition à la Gare de Luxembourg ville du 1er au 23 février : informations, exposition photos, dans le respect des règles sanitaires.

Carte de prévalence des mutilations génitales feminines

Cette carte représente tous les pays où l’excision est pratiquée (source : alerte-excision.org)

Agir, Soutenir

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PADEM : http://padem.org/sengager/dons/

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Publié le mardi 1er février 2022
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