Gaspillage alimentaire : conséquence d'une logistique défaillante et complexe

Gaspillage alimentaire : conséquence d’une logistique défaillante et complexe

Depuis plusieurs années déjà, l’importance d’une consommation locale auprès de nos producteurs se fait sentir. La pandémie a non seulement exacerbé cette tendance mais a aussi augmenté le questionnement sur la logistique du système agricole et le gaspillage alimentaire qu’il engendre.

Malgré cette volonté d’agir localement, le pouvoir du marché met de nombreux agriculteurs face à des surplus, pertes et invendus. Dépendants de la loi de l’offre et de la demande, de systèmes de gouvernances ou encore d’ordres systémiques établis, des surplus sont laissés dans les champs. Ces denrées constituent une forme de gaspillage alimentaire en amont de la chaîne de production, qui soustrait de fait les consommateurs à toutes sortes de produits parfaitement comestibles.

Difficultés d’approvisionnements, dépendance d’un marché globalisé, … la crise sanitaire n’a rien créé. Elle n’a fait que mettre en lumière une situation déjà existante à une échelle beaucoup plus impactante, aussi bien pour le producteur que pour le distributeur, le transformateur ou le consommateur. Cette nouvelle prise de conscience de la dépendance du commerce international a ouvert une brèche remettant en question la logistique agricole construite au fil des siècles. En effet, pourquoi de telles quantités ne peuvent-elles pas être mise à disposition du consommateur se situant à quelques kilomètres de là ? « Consommer local » devrait pouvoir inclure non seulement les produits de nos producteurs mais également les surplus et invendus qu’une crise ou qu’une loi économique peut provoquer.

Éviter des situations de gaspillage alimentaire inutiles

En défendant des chaînes d’approvisionnements et de consommations locales, Dr. Rachel Reckinger — Anthropologist and Sociologist, Research Scientist on Sustainable Food Practices Faculty of Humanities, Education and Social Sciences, à l’Université du Luxembourg — explique que la volonté n’est pas de tomber dans le nationalisme et d’éviter tout contact avec le monde extérieur, mais simplement d’éviter des situations de gaspillage alimentaire inutiles. Selon elle, l’une des solutions optimales réside dans la promotion du commerce interrégional. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’a débuté, en septembre 2020, et ce pour une durée de deux ans, le projet Interreg « FRUGAL (Favoriser la Réduction du Gaspillage Alimentaire au moyen de la consommation Locale) ».

Destiné aux quatre versants de la Grande Région, le projet FRUGAL (https://imslux.lu/fra/nos-activites...) réunit autour de la table plusieurs partenaires issus de la production, de la transformation et de la distribution, et vise à la création d’une plateforme d’échanges des surplus et invendus. Cette forme d’économie circulaire permettra aux acteurs du réseau de déposer ou récupérer des produits pour les valoriser au lieu de les jeter.

En promouvant les échanges interrégionaux et en connectant les acteurs de la chaîne d’approvisionnement et de revalorisation, ce projet facilitera le quotidien des producteurs, transformateurs et distributeurs face à leur problématique de surplus. Il s’agit là d’une opportunité d’agir localement sur un territoire adapté et de repenser nos systèmes de consommation au travers desquels nous construisons des futurs désirables.

IMS Luxembourg, partenaire d’Infogreen
Article tiré du dossier du mois « De la Terre à la terre »

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Publié le mardi 27 juillet 2021
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