Focus sur le financement des forêts

Focus sur le financement des forêts

Rio Impact met en avant les biens et services fournis par les écosystèmes.

Les écosystèmes forestiers représentent un maillon essentiel des équilibres écologiques, sociaux et économiques planétaires. Ils fournissent de nombreux biens et services environnementaux aux populations tels que le maintien de la biodiversité, la lutte contre le changement climatique, la prévention des inondations, la lutte contre la dégradation des terres, les filières des produits forestiers ligneux et non ligneux, parmi d’autres. En termes institutionnels, les forêts sont l’écosystème idoine pour réaliser les synergies entre les conventions de Rio sur la biodiversité (CBD), le climat (UNFCCC), et les terres (UNCCD).

Par ailleurs de nombreux emplois peuvent être générés par le secteur forestier, comme c’est le cas au Grand-Duché de Luxembourg. Malgré tous ces bénéfices fournis par les forêts, elles continuent de se dégrader sous des pressions diverses, comme l’agriculture et l’élevage intensifs, l’urbanisation et les activités minières. Entre 2015 et 2020, plus de 10 millions d’hectares ont été déforestés ou dégradés[1]. Heureusement des initiatives globales comme la Décade des Nations Unies pour la Restauration des Ecosystèmes donnent une lueur d’espoir, mais les besoins en financements sont conséquents.

Quelles sont les sources de financement pour les forêts ?

Pour toutes ces raisons, il est essentiel d’accroître les financements. Une étude récente du PNUE nous indique qu’il est nécessaire de multiplier par trois les aides disponibles pour la nature (y compris les forêts) d’ici à 2030[2].

Différentes sources de financement existent : internationales, domestiques, publiques et privées. Les fonds globaux environnementaux comme le Fonds pour l’environnement mondial (GEF) et le Fonds vert pour le climat (GCF) sont des sources accessibles aux pays éligibles dans les pays du Sud. Les efforts des financements liés à la REDD+ donnent également une impulsion positive.

Mais il est attendu que le secteur privé s’engage davantage. Par exemple, le secteur financier a un rôle clé à jouer en « verdissant » ses pratiques, y compris à travers la mise en œuvre d’une taxonomie intégrant, de manière appropriée, les enjeux forestiers. Par ailleurs, plus d’efforts sont attendus dans la structuration et le financement de fonds d’impacts pour les écosystèmes naturels.

Les états peuvent rediriger des incitations fiscales négatives, mais également mettre en place des fonds nationaux pour les forêts et la biodiversité, ou encore contribuer à réduire les risques perçus pour attirer des investissements dans le secteur forestier en fournissant des subventions pour la préparation des projets et/ou des garanties aux investisseurs (parmi d’autres options).

Les paiements pour services écosystémiques

Des pays comme le Costa Rica et le Vietnam ont bâti leur mécanisme domestique de financement des forêts avec l’approche de paiements pour services écosystémiques (PSE). Le Costa Rica, avec le FONAFIFO (fonds PSE pour les forêts), génère à travers une taxe sur les carburants, une redevance sur l’eau et des contributions d’entreprises responsables plus de USD 25 millions par an directement affectés à des projets de conservation et restauration des forêts. Le Vietnam, via le Fonds Forestier National Vietnamien (VNFF), dispose de plus de USD 100 millions annuels, en mobilisant des contributions obligatoires de la part des entreprises hydro-électriques, touristiques et industrielles qui toutes tirent profit d’un bon état des forêts.

Que peuvent-faire les entreprises responsables ?

Les forêts peuvent offrir des solutions « vertes » à de nombreux secteurs économiques souhaitant réduire ou compenser leur impact sur l’environnement, ou tirant directement profit des services écosystémiques fournis par les forêts.

Par exemple, les entreprises peuvent être amenées à développer ou/et financer des projets forestiers pour atténuer les effets de leurs émissions de gaz à effet de serre, ou réduire leur empreinte sur l’eau, les sols et la biodiversité. Il y a une solution forestière pour toute entreprise !

Dans ce contexte, que fait Rio Impact ?

Rio Impact accompagne des pays du Sud pour le développement de stratégies de financements pour les forêts, la mise en place de mécanismes de financements tels que des fonds nationaux forestiers, les schémas PSE, et appuie la mobilisation des financements via les fonds globaux pour l’environnement (GCF, GEF, FA, CIF).

Rio Impact offre aussi des solutions vertes aux entreprises engagées dans la RSE, à travers des projets forestiers et de conservation de la biodiversité.

Plus largement, Rio Impact innove en matière de finance durable pour les forêts, la biodiversité, le climat et la restauration des écosystèmes pour accélérer la mise en œuvre des synergies entre les conventions de Rio.

Ludwig Liagre, Directeur de Rio Impact S.à r.l
Photo : © Pilar Valbuena

[1] https://fra-data.fao.org/
[2] https://www.unep.org/resources/state-finance-nature
Article paru dans le dossier du mois « Arborescence »

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Publié le vendredi 25 février 2022
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