Electronique, l’autre gaspillage

Composés de matériaux polluants, l’abandon d’appareils électroniques, qu’ils soient encore en état de marche ou non, représente un fléau de plus en plus important pour notre environnement à mesure que nos vies quotidiennes s’électronisent et n’épargne aucun pays. Plus communément nommé e-waste, le gaspillage électronique est l’un des nouveaux cheval de bataille des défenseurs de notre planète.

Quand j’étais plus petite, mon tamagochi s’appellait Piou-Piou. Un nom, certes peu original pour ce petit poussin pixelisé mais je crois qu’il ne m’a jamais tenu rigueur de ce manque d’originalité, après tout, je prenais grand soin de lui ! Vivement désiré, j’ai fait des pieds et des mains pour l’avoir, allant jusqu’à rallier le Père Noël à ma cause qui, grand seigneur, a fini par déposer Piou-Piou sous le sapin. A partir de ce jour, j’ai vu naître, j’ai élevé, nourri, joué avec, bref, j’ai bichonné Piou-Piou avec application…pendant trois mois.

Au bout de sa dixième résurrection (oui, parce qu’il faut savoir que le tamagochi renaît de ses cendres tel le phénix), Piou-Piou fut remplacé dans mon cœur par la nouvelle Gameboy Color (eh ! à l’époque c’était le must) et termina sa vie dans le fond de mon armoire tel le pauvre petit gadget électronique qu’il était. Au fil des années, Piou-Piou fut rejoint par ma Gameboy et ses disquettes de jeux, un agenda électronique et un Furby, constituant ainsi, au fond de mon armoire, un véritable cimetière électronique.

Nommés “déchets d’équipements électriques et électroniques“ (DEEE), Piou-Piou et ses compatriotes tombés au champ d’honneur de mon enfance sans devenir pour autant inutilisables représentent un beau “gaspillage électronique“ ou “e-waste“ alors que les associations environnementales ne cessent déjà de souligner le vrai problème en terme de recyclage de ces appareils lorsqu’ils arrivent en fin de vie (dénonçant ainsi le problème de l’obslescence programmée face aux courtes durées de vie de ces objets connectés).

Revente ou don pour un recyclage intelligent

En 2012 au Luxembourg, on comptait 18,66 tonnes d’Equipements Electriques et Electroniques (EEE) mis sur le marché, soit un peu plus de 35kg par habitant. Chez nos voisins, les chiffres sont plus bas avec 27,51kg par habitant pour l’Allemagne, 25,81kg en France et 26,20kg chez nos amis belges.

En nette augmentation depuis quelques années, l’e-waste est désormais légion dans tous les pays du monde, les Etats-Unis et la Chine occupant la première place du podium avec 29,78kg de DEEE pour 31,71kg d’EEE par habitant mis sur le marché pour les américains. Relevés par l’institut StEP en collaboration avec les Nations Unies, le nombre de ses déchets électroniques que l’on conserve tous dans le fond d’un placard sont consultables sur le site StEP sous forme de cartographie simple et ludique.

Au Grand-Duché de Luxembourg, on compte environ 49kg de DEEE gaspillés par habitants, soit 25,62 tonnes. En France, chaque habitant abrite un trésor d’un peu plus de 21kg pour 1.337,24 tonnes, tandis qu’en Belgique on chiffrait 250 tonnes de DEEE gaspillés, soit plus de 22kg par habitant. Malgré des politiques de recyclages efficaces dans leur pays, les allemands conservent 23,23kg de DEE (1.889,62 tonnes).

Que ce soit par oubli ou par nostalgie, le gaspillage électronique revient à un mauvais recyclage et donc à la pollution pure et simple de notre environnement. Alors, au lieu de conserver tous vos téléphones portables pour montrer dans 50 ans à vos petits enfants les ancêtres de la puce implantée dans l’oreille qu’ils auront d’ici là, demandez-vous comment les recycler intelligement soit en les envoyant à des organismes spécialisés dans le recyclage d’appareils électroniques qui les dépolluent. S’ils sont en parfait état de marche, revendez-les ou faites-en don à des amis, à des collectivités ou à des associations.