Drosbach et Alzette souillés : pollueur-payeur !

Drosbach et Alzette souillés : pollueur-payeur !

Près des chantiers de la Cloche d’Or et du Ban de Gasperich, une pollution du ruisseau Drosbach et de l’Alzette a été combattue mercredi. Les conséquences environnementales risquent de se prolonger. Les responsabilités sont à établir, et les sanctions sont à suivre.

Mercredi matin, une nouvelle pollution a été constatée au ruisseau Drosbach, ainsi qu’à l’Alzette qu’il alimente, du côté de Hesperange et Gasperich. Une teinte gris-argile a attiré de nombreux témoins, déclenchant des interventions en cascade des diverses autorités et services (pompiers, protection civile, administration de la gestion des eaux – AGE -, police – avec intervention de l’hélicoptère -, etc).

Sur le terrain, les agents de l’AGE ont pu retracer la pollution jusqu’à l’embouchure du Drosbach et par la suite jusqu’à hauteur de la Cloche d’Or. Après de plus amples recherches, la source de la pollution a été localisée à la Cloche d’Or, où les chantiers poussent encore comme des champignons, comme sur tout le secteur du Ban de Gasperich.

Zones sensibles

On peut rappeler que le Drosbach est l’élément central du parc de Gasperich, en cours d’aménagement en tant que poumon vert et plus grand parc de la capitale, avec un ruisseau renaturé et intégré dans un concept paysager !

Quant à l’Alzette, elle est concernée aussi par un autre projet ambitieux, dans un autre quartier de la Ville, l’aménagement écologique de la vallée de la Pétrusse, du côté du Grund.

Faune et flore en danger

Mercredi 18 mars, le ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable a confirmé dans un communiqué que « la pollution provient probablement de la vidange d’un bassin de décantation recueillant des eaux de fonçage dans le Drosbach. La pollution était visible à la hauteur de Pulvermühle à 11 heures et il est fort probable qu’une coloration de l’Alzette sera visible encore plusieurs kilomètres en aval. Des mesures ont été prises afin de limiter l’extension de la pollution. L’AGE et l’Administration de la nature et des forêts (ANF) ont entamé une enquête. »

Le ministère insiste sur le fait que « ces boues de fonçage (souvent en combinaison avec de la bentonite) présentent, dans les quantités en question, un risque pour la faune et la flore aquatique. En effet, il s’agit de matières très fines qui peuvent boucher des interstices ou couvrir tout le lit du cours d’eau et sa biologie d’une couche opaque. Ils constituent ainsi une entrave à la respiration respectivement à la photosynthèse et détruisent des frayères potentielles. »

Responsables avertis

Un sale coup porté – et ce n’est pas le premier - à ces deux cours d’eau, donc, et dont les conséquences devront être mesurées à terme. Les responsables de la pollution sont clairement avertis par les autorités. « En vertu de la loi sur la responsabilité environnementale, le principe du pollueur-payeur s’applique. Tout auteur d’une pollution aura à sa charge les coûts de la réparation des dommages, et ceci indépendamment d’éventuelles poursuites pénales ».

Il est en même temps rappelé aux entreprises et aux maîtres d’ouvrages l’obligation « de respecter, également lors de la phase d’arrêt et de sécurisation des chantiers décrétée, les conditions des autorisations tout comme la stricte interdiction de rejeter des eaux polluées et/ou chargées dans le milieu ambiant ou dans la canalisation. Ces rejets peuvent causer des dégâts importants à la faune et à la flore aquatiques respectivement un dysfonctionnement des stations d’épuration. »

Alain Ducat

Photo (Ville de Luxembourg / Mersch-Ingénieurs-paysagistes) : Le projet de parc de Gasperich met le Drosbach renaturé au centre de l’aménagement.

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Publié le vendredi 20 mars 2020
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