Des outils qui ont de l'impact

Des outils qui ont de l’impact

Les outils numériques peuvent être si bien utilisés à bon escient… C’est la technologie mise au service de projets, de start-up, d’ONG, d’associations, ayant une vocation d’impact, social, sociétal, environnemental…

« La technologie numérique est plus au service du « good » que du « bad » en principe, voire par nature », sourit Nicolas Sanitas, manager du pôle Innovation & Développement chez InTech. « On a tendance à parler de technologie à impact » : le terme est émergent et recouvre sans doute mieux l’étendue du champ des possibles. « Ce qui est intéressant, c’est de définir l’impact, et de voir en quoi on peut aller au-delà de l’économie classique en mettant l’innovation au service de solutions à des problèmes concrets, en quoi on peut apporter plus de soutien au changement face à des problématiques émergentes ».

L’innovation technologique n’est pas une fin en soi, mais un moyen, un outil… qui crée son impact, en servant une solution qui, elle aussi, cherche l’impact, sociétal par exemple. Nicolas Sanitas cite volontiers l’exemple de la soupe populaire. « Si vous organisez une distribution pour les personnes défavorisées en rue, le logiciel ne va pas mixer les légumes. Mais l’app sur le smartphone pourra augmenter l’impact de l’action : localiser, atteindre plus de personnes, appeler aux dons… »

Aborder par de nouveaux biais

Intervenant lors du dernier hackathon Tech4Good, Simon Houriez, fondateur de l’association Signes de Sens – qui a créé un dictionnaire vivant en langue des signes -, souligne que « tout est dans l’intention ». Pour Marina Andrieu (Women in Digital Empowerment), il y a une valeur en soi « à créer des projets à impact, qui apportent des solutions innovantes aux problèmes sociétaux ».

Les enjeux sont multiples, des plus locaux aux plus globaux. Et il s’agit de répondre à des problématiques parfois complexes, mais abordables par de nouveaux biais. « La technologie à impact peut se retrouver dans un modèle de facilitation ou de résolution, réplicable sur une thématique proche, ou duplicable ailleurs, quand s’y pose aussi le problème », observe Nicolas Sanitas.

Exemple local à portée globale, la récemment auréolée start-up luxembourgeoise de l’année Food4All (F4A) traque les aliments à la date limite de consommation dépassée pour les proposer à la vente dans un circuit sécurisé, labellisé et à coût social…

À côté de l’impact direct, dans l’âme du projet qui veut améliorer la vie, l’impact indirect n’est pas négligeable, parce qu’il se mesure aussi. Les technologies numériques sont évidemment en première ligne, pour le monitoring, le reporting, l’automatisation, la modélisation, surtout quand les outils sont adaptés, voire pensés dès le départ dans une architecture logicielle au service du projet.

Frugalité, efficacité

La mesure de l’impact rejoint un autre axe de réflexion dans la mise en œuvre de la « tech » au service du « good ». Chez Intech, on apprécie aussi la frugalité. « C’est prendre au maximum les outils existants, dans le sens d’une utilisation la plus parcimonieuse possible des ressources ».

On remet ainsi dans le circuit smartphones, laptops, objets connectés de tout poil, nettoyés, reconditionnés, et mis en vente en seconde main garantie, comme le fait Black Market en France, dont les quelque 600 ateliers partenaires alimentent une plateforme de vente en ligne, assortie de points de vente locaux.

Tout est question d’impact, qui peut se multiplier, en amont comme en aval.

Alain Ducat
Photo Fanny Krackenberger. Nicolas Sanitas, InTech

Article tiré du dossier du mois « La technologie au cœur »

Article
Publié le mercredi 12 août 2020
Partager sur
Avec notre partenaire
Nos partenaires