“Crisis ? What Crisis ?” (Supertramp)

“Crisis ? What Crisis ?” (Supertramp)

Il y a eu la vague Covid-19, déjà violente dans ses effets directs et par les certitudes qu’elle a pu faire chavirer. Le réchauffement climatique ressemblera-t-il à un tsunami ? Ou est-ce précisément le moment ou jamais de s’appuyer sur les réflexions qu’a fait (re)naître la crise, afin d’enclencher la vitesse supérieure face à l’urgence climatique ?

Portées par les conséquences du nouveau coronavirus, bien des voix ont crié « plus jamais ça », en établissant des liens entre les crises, sanitaire, économique, sociale, politique. Beaucoup espèrent un réveil des consciences, pour croire que la société, ici comme à l’autre bout du village-monde, va se réinventer. Espoirs de résilience ! La résilience, c’est la résistance physique aux chocs, mais tout le monde n’est pas fait du même métal. C’est l’aptitude individuelle à se reconstruire et à atteindre le mieux-être en dépit de circonstances traumatiques. C’est la capacité d’un système, informatique singulièrement, à continuer à fonctionner, même en cas de panne. C’est, encore, la faculté d’un écosystème, d’un biotope ou d’une société humaine à se rétablir après une perturbation extérieure.

Alors s’adapter, bien sûr, mais pas en se contentant de tout faire redémarrer comme avant, de laisser passer l’orage pour retrouver la situation initiale.

La réflexion est pourtant en marche, depuis longtemps. « Crisis ? What Crisis ? » était le titre provocateur d’un album de Supertramp à l’illustration évocatrice, au cœur de la crise pétrolière, en 1974.

Les courants écologiques, les prises de conscience sur l’état de la planète et les réflexions de changement ont ensuite, parfois, été un peu noyés dans une pollution qui a aussi frappé les esprits éblouis par les glorieuses années consacrant la réussite économique, la globalisation, le pouvoir multinational mais aussi l’injustice sociale et la répartition inéquitable des richesses humaines…

En 2020, l’impact est différent. Ce dossier sur le réchauffement climatique, vu depuis le petit Luxembourg où il y a des choses à dire et à montrer, est riche en constats et en idées, venant d’horizons divers, parfois militants, parfois durs, souvent porteurs de solutions positives, pour réinventer le monde en pensant à le préserver pour les générations suivantes.

Qu’on y adhère ou pas, qu’on y souscrive en tout ou en partie, ces idées ouvrent le débat. Et les constats posés permettent d’informer pour agir. Scientifiques, politiques, idéologiques, sociologiques, économiques, sociaux, solidaires, locaux ou globaux, tous vont au fond dans le même sens : il n’est plus temps d’attendre que « quelqu’un » bouge. Chaque citoyen est engagé, qu’il le veuille ou non. Chaque colibri humain peut apporter sa goutte à l’atténuation de l’incendie. Il est temps d’œuvrer car la « révolution durable » n’est plus une option. Aux actes citoyens !

Retrouvez dès aujourd’hui notre dossier du mois en ligne « Aux actes citoyens ! »

Alain Ducat

Article
Publié le lundi 8 juin 2020
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