Changer nos modes d'alimentation pour changer le monde

Changer nos modes d’alimentation pour changer le monde

Nos choix de consommation ont un impact environnemental et économique, c’est pourquoi SOS Faim nous propose de changer de menu.

Au Luxembourg, l’achat de produits alimentaires et de boissons non-alcoolisées représente 8,64 % des dépenses totales de consommation par ménage, soit environ 411 euros par mois. C’est dire l’incidence de nos habitudes alimentaires : on estime qu’environ un quart de l’empreinte écologique d’un Luxembourgeois leur est liée.

SOS Faim nous invite donc à être plus attentifs à ce que nous achetons, à travers une campagne qui s’intitule « Changeons de menu ! ». Cette initiative s’inspire de la campagne « Goûtons un monde meilleur » qui a été initiée conjointement par diverses organisations en France dont le WWF, Max Havelaar et Slowfood, en 2011.

Au menu de cette campagne, un calculateur d’empreinte alimentaire, disponible sur le site www.changeonsdemenu.lu. Ce calculateur permet à tout un chacun de mesurer l’impact de la façon dont il se nourrit sur la planète. L’impact est exprimé en nombre d’hectares nécessaires pour produire ce que nous consommons pour nous nourrir chaque année. Il faut savoir qu’il devrait, en théorie, être de 0,9 ha par personne et par an pour que chacun puisse manger à sa faim dans le monde et qu’il est en réalité, au Luxembourg, de 2,58 ha par personne. La transformation et le transport des produits, la consommation de produits animaux (viandes et produits laitiers) qui sont riches en graisses et en sucres rapides, la culture en serre pour manger tous les fruits et légumes indépendamment de la saison, le suremballage et le gaspillage sont des facteurs qui font augmenter cette empreinte.

La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’agir sur ces facteurs. D’où l’intérêt de la campagne lancée par SOS Faim qui permet de comprendre pourquoi entamer cette démarche et comment la mettre en œuvre concrètement.

Alors, pourquoi changer de menu ? Notre alimentation n’est pas sans conséquences non seulement pour l’environnement mais aussi, conséquence logique de la mondialisation, pour les populations du Sud de l’hémisphère. La production alimentaire actuelle est totalement dépendante d’engrais chimiques, de pesticides et d’énergies fossiles, ce à quoi s’ajoute le transport des marchandises sur des milliers de kilomètres avant leur consommation qui aggrave encore l’empreinte carbone des aliments. Au Luxembourg, notre niveau de consommation de viande, de produits laitiers, de sucre et de produits riches en matières grasses génère une dépense énergétique énorme, production, transformation et acheminement de ces produits confondus. En outre, cela détruit des écosystèmes précieux au détriment des conditions de vie des plus pauvres. Mieux manger et moins gaspiller peut avoir un impact considérable sur les ressources de la planète dont dépend notre subsistance.

SOS Faim a donc édité des panneaux didactiques -disponibles pour toute école ou autre organisation qui en ferait la demande- qui reprennent 10 recommandations pour parvenir à une consommation alimentaire plus responsable. Elles sont les suivantes : choisir des produits locaux, de saison, bio, et équitables, limiter sa consommation de produits issus de l’élevage -notamment la viande-, privilégier les poissons et fruits de mer issus de la pêche durable, diversifier ses repas, éviter le gaspillage, éviter les produits emballés, décrypter les étiquettes et, avant tout, consommer avec sobriété. « À travers ces gestes, notre objectif n’est pas de prescrire « le modèle idéal » en termes de comportement alimentaire. Notre ambition est plutôt d’inviter les consommateurs à être conscients des impacts de leurs choix alimentaires et à s’interroger quotidiennement sur ces choix en vue de diminuer leur empreinte alimentaire », souligne Cécile Havard, assistante à l’information chez SOS Faim.

Et pour vous aider à changer de menu, sur le site Web dédié à la campagne, vous trouverez une carte interactive permettant de localiser quelques bonnes adresses au Luxembourg. Cette carte de l’alimentation responsable sert à valoriser les initiatives alimentaires à taille humaine de production, de distribution et de consommation du Luxembourg qui prônent une consommation responsable. « En tant que consommateurs, nous devons prendre conscience que nous avons en main une arme redoutable : celle de pouvoir changer les choses en faisant évoluer nos choix de consommation. C’est en utilisant notre pouvoir de consommateur que nous pourrons inciter les fabricants, les distributeurs, les détaillants et les politiques à adopter d’autres modes de production », ajoute-t-elle.

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Dans le cadre de la campagne, divers événements sont organisés, à l’image de la Disco Soupe qui a eu lieu le 15 octobre à la Maison de la transition à Esch-sur-Alzette. L’idée était de réunir toutes les bonnes volontés autour d’une soupe préparée tous ensemble à base de légumes invendus récupérés auprès de la coopérative Biogros, partenaire de cette initiative conviviale. Et ce fut un beau succès. Au total, près de 35 personnes ont trié, lavé, épluché et découpé ces fruits et légumes invendus… mais pas perdus ! Rien n’est encore prévu pour le moment mais la campagne continue en 2017. Restez connectés pour être au courant des prochaines activités.

Crédit photos : Theisen Joanne

Mélanie Trélat

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Publié le mercredi 23 novembre 2016
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