Canopée, coopérative sans frontière

Canopée, coopérative sans frontière

Créée sur la frontière belgo-luxembourgeoise pour soutenir des pratiques agricoles saines et locales, Canopée lance un appel aux coopérateurs à travers la Grande Région. Son premier challenge est de réunir la somme de 210.000 euros d’ici la fin du mois d’octobre afin d’apporter des réponses locales au changement climatique et à la préservation de la biodiversité.

Elle est née à Habergy, un village proche de Messancy en Luxembourg belge... et de Clémency au Grand-Duché de Luxembourg. Elle est transfrontalière, par essence... agroforestière. Une belle plante citoyenne, portée par une poignée de co-créateurs. Notamment Luc, Luxembourgeois installé côté belge depuis des années, ou encore Céline, Française installée au Luxembourg, ou encore Irène, qui est espagnole et doctorante à l’Université du Luxembourg... C’est Canopée, une nouvelle coopérative pour soutenir des pratiques agricoles saines et locales.

Michaël (coopérateur communicant, Belge qui a entrepris au Luxembourg) explique : « Le changement climatique et la préservation de la biodiversité nous concernent tous. Il faut donc y apporter des réponses locales, concrètes, positives, et y associer un maximum de citoyens. Nous voulons relever le défi. C’est l’idée de base de cette coopérative en agroforesterie, baptisée Canopée ».

L’équipe franco-belgo-hispano-luxembourgeoise a donc la volonté d’agir concrètement, sur le terrain, là où poussent davantage que des idées, pour atténuer le changement climatique, rétablir, soigner et entretenir la biodiversité, capturer le CO2... « Il s’agit de travailler sur un sol vivant, de gérer l’eau de pluie, d’utiliser les énergies renouvelables,... tout en valorisant l’expertise des paysans et paysannes qui oeuvrent localement pour permettre à chacun de manger à sa faim », développe Luc Koedinger, le permaculteur qui a aussi co-créé Lumbrikina, une micro-ferme de produits locaux et bio, à Habergy.

Prendre soin de la terre

Le premier objectif de Canopée est de rassembler, d’ici la fin du mois d’octobre, un maximum de coopérateurs et coopératrices. « Nous allons acquérir un terrain de 3 hectares situé sur une colline à 372 m d’altitude avec une vue imprenable sur le Luxembourg, la France, la Gaume et le pays d’Arlon. Un bâtiment en bois est déjà installé à son point culminant », poursuit Luc Koedinger. 210.000 euros sont nécessaires pour cette opération. Chaque part a une valeur de 100 euros. « À l’heure actuelle, nous avons récolté près de 50.000 euros. Mais le chemin est encore long et le temps est compté. Nous avons donc besoin du soutien de toutes les personnes qui aiment la nature et la terre, et veulent en prendre soin. »

L’acte fondateur de Canopée a des valeurs. L’initiative a été pensée comme une vitrine des pratiques de l’agroforesterie, un lieu de partage de connaissances et de savoir-faire. « Dans ce but, des formations et des conseils seront proposés à destination d’un public varié. Dans le même état d’esprit, Canopée souhaite accueillir sur ses terres différents projets agricoles complémentaires afin de promouvoir les circuits courts et favoriser une économie circulaire, à l’échelle locale », dans l’esprit de l’économie sociale et solidaire aussi.

Tout un petit monde

La coopérative proposera des conférences, des animations, des formations sur le terrain, autour de l’agroforesterie, de la permaculture et de l’agroécologie. Un espace de 6 ares sera entièrement dédié aux enfants. « Le jardin de la souris verte, un p’tit monde agroforestier sera un lieu d’accueil pédagogique afin de faire découvrir la vie de la ferme et de sensibiliser à la nature et à la nourriture saine ». Des écoles pourront y être accueillies durant toute l’année, selon différentes formules.

Canopée prévoit également de travailler en collaboration avec des entreprises de la région (qui on l’aura compris ne s’arrête pas sur une frontière) souhaitant agir concrètement pour le climat, notamment grâce à la conception, la plantation et l’entretien de haies, d’arbres fruitiers... Des premiers contacts positifs ont été pris en ce sens, assure-t-on chez les coopérateurs.

Lesquels appellent donc à d’autres investisseurs, en financement certes, mais aussi en temps, en envie, en action. « Être coopérateur chez Canopée, c’est participer à une agriculture saine et régénératrice pour notre environnement, résiliente face au changement climatique, à même de nous nourrir sainement et de générer plus d’emploi à l’hectare cultivé ! C’est aussi participer, pour ceux qui le souhaitent, à la vie de la coopérative lors de chantiers participatifs, de journées portes ouvertes, de projections de films, etc. »

Celles et ceux qui souhaitent soutenir et participer à cette aventure peuvent se manifester, et se renseigner sur le site htttps ://canopeecooperative.be

Alain Ducat

Article
Publié le vendredi 17 septembre 2021
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