Traité sur le commerce des armes : l'entrée en vigueur devient urgente

Traité sur le commerce des armes : l’entrée en vigueur devient urgente

Le Traité destiné à réguler le commerce des armes a été adopté le 2 avril 2013 à l’Assemblée générale des Nations unies par 154 Etats. Cet instrument interdit aux États de transférer des armes classiques dans d’autres pays lorsqu’ils peuvent s’attendre à ce que ces armes servent à commettre ou à faciliter des génocides, des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre.

Handicap International se félicite de cette mobilisation internationale et appelle tous les Etats à ratifier au plus vite le Traité pour obtenir son entrée en vigueur et la protection réelle des populations civiles menacées.

Il y a un an, 154 Etats, dont de grands exportateurs d’armes comme les Etats-Unis, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont voté en faveur d’un traité pour en réguler le commerce. Cet instrument doit contraindre tous les gouvernements à évaluer le risque que les armes, munitions ou composants transférés dans d’autres pays ne soient utilisés pour commettre ou faciliter de graves violations du droit international humanitaire et relatif aux droits humains. Les Etats ont accepté de ne pas autoriser ce type de transferts dès lors que ce risque est réel et ne peut être atténué.

Aujourd’hui, 116 Etats ont signé ce traité et 13 l’ont déjà ratifié. Pour que le traité entre en vigueur et devienne contraignant, il doit être ratifié par 50 Etats. Handicap International appelle donc les Etats signataires à confirmer au plus vite leurs engagements pour endiguer les conséquences directes et indirectes du commerce irresponsable des armes : des milliers de civils sont tués chaque année, d’autres sont blessés, violés ou obligés de fuir leurs maisons sous la menace. Selon la déclaration de Genève, 740 000 hommes, femmes et enfants sont tués chaque année à cause de la violence armée, dont près de 500 000 dans un pays qui n’est pas affecté par un conflit armé.

Des conséquences dramatiques pour les civils

« Au vu des enjeux économiques et politiques que représente le commerce des armes, ce traité est un manifeste international pour la sécurité humaine et la réduction de la souffrance. Maintenant il doit se concrétiser de toute urgence ! », souligne Martin Lagneau, directeur Handicap International Luxembourg. « Sur les 875 millions d’armes légères et de petit calibre en circulation dans le monde – revolvers, fusils, pistolets…, 75% d’entre elles sont aux mains des civils La porosité des frontières entre certains pays, notamment en Afrique, et la non-régulation des transferts illégaux engendrent des conséquences dramatiques. C’est le cas par exemple en Libye, où nous intervenons depuis près de trois ans pour limiter les accidents. »

Des actions de préventions nécessaires

En Libye, suite à la chute du régime de Mouammar Kadhafi, en octobre 2011, des entrepôts ont été pillés, et des millions d’armes légères se sont retrouvées aux mains des civils. La non-connaissance du maniement de ces armes a provoqué un grand nombre d’accidents qui auraient facilement pu être évités. Pour la seule année 2012, plus de 1 600 victimes d’armes légères avaient été recensées à Tripoli, dont 75% avaient moins de 25 ans. Cela illustre la nécessité de conduire des actions de prévention aux dangers des armes légères, ce que fait Handicap International depuis trois ans en Libye. Cela démontre également la pertinence d’un traité qui devrait limiter la dispersion incontrôlée d’armes de tous calibres.

La mobilisation au Luxembourg

Deux jours après cet anniversaire d’adoption du Traité sur le commerce des armes aura lieu, le 4 avril prochain, la Journée internationale de lutte contre les mines. A cette occasion, Handicap International appellent tous les citoyens du Grand-Duché à se mobiliser dans le cadre de la campagne de mobilisation « Lend Your Leg », non seulement contre les mines antipersonnel mais aussi contre tous les restes explosifs de guerre qui font peser de terribles menaces sur les populations civiles. Les citoyens ont ainsi la possibilité de montrer leur soutien contre ces armes et leur prolifération à travers ce geste simple que celui de relever sa jambe de pantalon comme l’ont déjà fait des milliers de citoyens anonymes ou célèbres à travers le monde.

Communiqué par Handicap International / Photo ©Handicap International

 

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Publié le jeudi 3 avril 2014
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