TTIP : un accord est « encore loin »

TTIP : un accord est « encore loin »

Pour Marc Angel, qui s’exprime dans le contexte des vifs débats sur l’issue des négociations sur le TTIP, un accord est « encore loin »

Le 28 août 2016, le vice-chancelier et ministre de l’économie allemand, Sigmar Gabriel, qui est aussi président du SPD, a déclaré au sujet du projet de traité de libre-échange entre UE et USA (TTIP) que « les négociations avaient échoué de facto, même si personne ne l’avoue ». A l’issue de 14 rounds de négociations sur les 27 chapitres du projet d’accord, les négociateurs ne sont parvenus à aucun texte commun, a-t-il expliqué en insistant sur le fait que les Européens ne « devaient pas céder aux exigences américaines ». Des déclarations qui n’ont pas manqué de susciter de vives polémiques, notamment en Allemagne, où le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, a fait part du soutien de la chancelière aux négociations.

Du côté de la Commission européenne, qui a reçu mandat du Conseil pour négocier avec les Etats-Unis, Margaritis Schinas, porte-parole de l’institution, a assuré au lendemain de ces déclarations que « la Commission européenne fait des progrès constants dans les négociations en cours sur le TTIP ». Il a également souligné que les négociations étaient entrées dans « une phase cruciale », car des propositions sur tous les chapitres étaient désormais sur la table. Margaritis Schinas a rappelé que la Commission européenne avait de nouveau obtenu au dernier sommet européen le soutien des 28 États membres de l’UE pour négocier. « Nous avons un mandat de négociation qui a été accepté unanimement », a-t-il dit. « Si les conditions sont remplies, la Commission européenne est prête à boucler l’accord à la fin de l’année », a-t-il insisté.

Au Luxembourg, la rédaction de Paperjam.lu a contacté le 29 août le député Marc Angel (LSAP), qui préside la commission des Affaires étrangères et européennes à la Chambre. Le député, moins catégorique que Sigmar Gabriel sur l’issue de ces négociations, reconnaît toutefois qu’un accord est « encore loin », selon les positions affichées à l’heure actuelle par l’Union européenne d’un côté et les États-Unis de l’autre. « Ce n’est donc pas encore pour demain, car on ne trouve pas de compromis », a-t-il encore indiqué à Paperjam.lu, ajoutant qu’il n’était pas question pour l’Union européenne de mettre de l’eau dans son vin, « ce à quoi veille également la société civile qui suit de près ce dossier ».

Les discussions ne sont pas closes au vu des déclarations qui ont suivi côté français. « Il n’y a plus de soutien politique de la France » aux discussions sur ce traité entre l’UE et les États-Unis, a déclaré le 30 août 2016 sur les ondes de la radio RMC le secrétaire d’État français au Commerce extérieur Matthias Fekl. Il a annoncé que la France allait demander « l’arrêt de ces négociations » à l’occasion de la réunion informelle des ministres en charge du Commerce extérieur prévue à Bratislava le 23 septembre 2016. « Les Américains ne donnent rien ou alors des miettes (...), ce n’est pas comme ça qu’entre alliés on doit négocier », a-t-il expliqué, ajoutant que « les relations ne sont pas à la hauteur entre l’Europe et les USA, il faut reprendre plus tard sur de bonnes bases ». « Il faut un coup d’arrêt clair et définitif à ces négociations pour repartir sur de bonnes bases », a encore argumenté Matthias Fekl.

Source : http://www.europaforum.public.lu/

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Publié le jeudi 1er septembre 2016
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