Quatre mois au Togo comme infirmière volontaire

Quatre mois au Togo comme infirmière volontaire

Julie Zeimetz est partie comme volontaire au Togo, d’octobre 2016 à février 2017. Elle a participé à un projet de la Fondation Follereau qui vise à lutter contre la lèpre et les maladies tropicales négligées (MTN), notamment l’ulcère de Buruli.

Qu’est-ce qui t’a amenée à faire ce volontariat ?
Je me suis décidée de faire un volontariat, parce que j’ai vu ceci comme une chance pour m’engager dans un autre pays, participer à un projet et aider les personnes en détresse. J’ai pu acquérir de l’expérience et faire la connaissance d’une nouvelle culture. Je le voyais aussi comme une possibilité d’épanouissement et de développement personnel. Je voulais accepter ce défi après avoir terminé mon apprentissage et avant d’entrer dans le monde du travail, comme infirmière.

Quelle était ta mission comme volontaire ?
Comme je me suis engagée dans un projet médical en tant qu’infirmière, je me suis en premier lieu occupée des blessures causées par l’ulcère de Buruli chez les enfants. Les bandages ont été changés trois fois par semaine. Dans la matinée, nous sommes allés à l’école (qui était composée d’une petite salle de classe) avec les enfants, où nous leur avons appris à lire, écrire et calculer. Les après-midis, nous avons joué avec les enfants, car chaque mouvement est important pour eux et fait partie de leur rééducation. De plus, je pouvais aider le Dr. Piten à établir de nouveaux diagnostics d’ulcère de Buruli. Pour cette raison, j’ai visité avec lui les villages à proximité afin de sensibiliser les habitants au dépistage et au traitement de cette maladie tropicale négligée.

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Dans quelle mesure ton volontariat a pu t’influencer et marquer ta vie ?
J’ai appris à valoriser les petites choses dans la vie. J’ai souvent vu que les enfants se sont réjouis de petites choses, ce qui m’a fascinée et inspirée. Je pense qu’après mon retour, j’ai remarqué que je suis souvent énervée par l’attitude des Luxembourgeois. Chacun se plaint de tout, alors que nous allons vraiment bien.

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Quel a été le moment le plus dur pour toi au Togo ?
Pour moi, la période la plus difficile fut celle des fêtes au mois de décembre, car j’étais toute seule au Togo et que je ne pouvais pas être avec ma famille.

Mais les gens aux Togo sont très ouverts et conviviaux. Ils m’ont acceptée tout de suite et ils m’ont bien intégrée dans leur équipe.

Avais-tu des préjugés envers l’Afrique avant ton séjour au Togo et est-ce que ceux-ci se sont vérifiés ?
Je ne parlerais pas de préjugés, mais plutôt d’imaginations. Je me suis tout imaginé : le pays, les habitants, les hôpitaux, les routes... Par contre, je me suis imaginé la majorité des choses de manière fausse. J’étais par exemple étonnée par le nombre de personnes ayant des smartphones, car je n’avais même pas pensé à ça auparavant.

Concernant ma famille et mes amis, j’ai remarqué qu’ils se sont imaginé ce pays comme les médias le décrivent toujours : pauvreté, maladies, souffrances, criminalité, famine... Par contre, je pouvais leur prouver le contraire grâce à mon expérience vécue et aux photos que je leur ai montrées. Bien sûr, il existe toujours beaucoup de gens au Togo, qui souffrent de la pauvreté. On ne peut pas comparer leurs conditions de vie aux nôtres. Dans les petits villages africains, les gens habitent dans de petites cabanes sans avoir de l’eau courante, ni de l’électricité. Par contre, dans les grandes villes, la situation est bien différente. Beaucoup de gens y possèdent une petite maison avec de l’eau courante, de l’électricité et même des télévisions, des motos et des voitures. En fait, il y a un grand écart : soit on a tout, soit on n’a rien.

Qu’en est-il du prétendu « choc culturel » ? L’as-tu ressenti ?
Quand je suis arrivée au Togo, j’étais fascinée par la vie simple et calme des Togolais, sans stress, mais avec beaucoup de solidarité et une cohabitation magnifique entre les gens. Il était plus difficile pour moi quand j’étais de retour au Luxembourg, car ici, chacun ne s’occupe que de soi et chacun est stressé et énervé. Les gens ici ne valorisent pas du tout ce qu’ils possèdent et savent se plaindre de tout. Ceci m’a rendue triste et aussi un peu furieuse. Nous avons de meilleures conditions de vie ici, mais de nombreux gens au Togo sont quand même beaucoup plus satisfaits de leur vie que nous. Voici un dicton qu’une femme allemande m’a cité au Togo, et que je ne vais plus jamais oublier : « Les Européens possèdent la montre, les Africains le temps ! » - Je pense que ce proverbe s’explique tout seul.

Quand est-ce que tu conseillerais un volontariat, respectivement quand le déconseillerais-tu ?
Comme j’ai fait mon volontariat après avoir reçu mon diplôme d’infirmière, ceci était un avantage pour moi, car je savais exactement ce que je voulais faire et pour cette raison, je me suis décidée pour un projet médical.

Le fait que je fasse partie des scouts depuis mon enfance m’a été d’une aide précieuse, car ceci m’avait déjà permis de faire connaissance avec d’autres cultures, de m’engager volontairement et de créer le contact avec d’autres gens. Pour cette raison, cela n’a pas été un tout nouveau champ pour moi.
Il est sûrement complètement faux de visiter un pays étranger avec l’attitude de pouvoir changer tout le monde quand on fait un volontariat.

Sur le site www.volontaires.lu, on peut se renseigner sur les différentes possibilités de faire un volontariat. La Fondation Follereau vous permet de réaliser des volontariats au Bénin et au Togo au sein des centres de santé qui y ont été construits pour le dépistage et le traitement de l’ulcère de Buruli (maladie tropicale négligée). Les volontaires ont la possibilité de participer aux tâches relatives au domaine médical, ou relatives au domaine pédagogique, avec les enfants en rééducation, en fonction des intérêts et des états d’âmes. En cas d’intérêt ou de questions, veuillez-vous adresser à : isabelle.schmoetten@ffl.lu ou au 44 66 06-34.

Communiqué par la Fondation Follereau

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Publié le mardi 14 mars 2017
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