Passionné de nature

Passionné de nature

Connaître, aimer et préserver la nature, partager son savoir et transmettre sa sensibilité, telles sont les lignes directrices qui sous-tendent tout le parcours du docteur en sciences de l’environnement et actuel président du Conseil supérieur pour un développement durable, Francis Schartz.

Lorsqu’il était enfant, Francis Schartz passait la plupart de ses vacances chez ses grands-parents, à la ferme. C’est sans doute dans ces moments où il apprend à connaître et à aimer la nature que se trouve en partie le fondement de sa sensibilité à la question de la protection de l’environnement qui guidera toute sa carrière. Il nourrissait alors plusieurs ambitions, déjà toutes liées à la nature : celles, par exemple, de devenir agriculteur pour suivre la trace de son grand-père ou garde forestier par intérêt pour la forêt.

Son engagement a également pour base de solides convictions religieuses qui sont un autre fil conducteur dans son parcours. « Je crois que protéger la nature est aussi un devoir envers la Création », explique-t-il.

C’est donc logiquement vers des études en sciences naturelles qu’il choisit de s’orienter après son bac. Entre 1966 et 1970, il suit des cours à Luxembourg puis à l’université de Cologne pour enseigner ensuite la biologie au lycée technique d’Ettelbruck. Ce qu’il fera jusqu’en 1994. C’est d’ailleurs dans le cadre de son métier d’enseignant qu’il réalisera sa plus grande réussite sur le plan professionnel : « avoir pu aider un certain nombre d’élèves à trouver la bonne voie et les avoir guidés dans leur formation ».

Pédagogie et sensibilisation

Parallèlement, de 1973 à 1980, il assume la charge de responsable du Centre d’Ecologie et de la Jeunesse au château de Hollenfels. La création d’un tel organisme émanait de quatre institutions -l’association Natura active pour la protection de la nature, l’Administration des eaux et forêts, la Centrale des Auberges de Jeunesse et le Service National de la Jeunesse-, qui se sont regroupées dans le but de permettre aux enfants et aux adolescents de découvrir la nature pour leur apprendre à l’apprécier et les inciter à la préserver. Une initiative plutôt novatrice pour l’époque, comme l’indique Francis Schartz : « La notion d’écologie et, a fortiori, celle de développement durable étaient alors encore peu répandues dans les esprits ». Si ces concepts ont, aujourd’hui, fait leur chemin, le Centre a toujours sa raison d’être. Il conserve sa vocation pédagogique et de sensibilisation, mais son offre s’est élargie et diversifiée pour offrir à son public une vision plus transversale de la protection de l’environnement.

En 1982, alors qu’il est âgé de 36 ans et qu’il dispense des cours à l’Institut Supérieur d’Etudes et de Recherches Pédagogiques à Walferdange depuis deux ans, Francis Schartz décide de suivre un troisième cycle d’études à la Fondation Universitaire Luxembourgeoise à Arlon. « Je voulais me spécialiser davantage pour être à la hauteur de ce que je devais enseigner », explique-t-il. Il obtient son diplôme en 1988 et a donc, depuis, le titre de docteur ès sciences de l’environnement.

Après avoir été successivement directeur du lycée technique d’Ettelbruck et du Nordstad Lycée de Diekirch entre 1995 et 2011, il prend sa retraite de l’éducation nationale. Parce qu’il a les qualifications requises et parce qu’il peut démontrer une implication sans faille dans le domaine du développement durable aussi bien à travers ses responsabilités au sein du Centre d’Ecologie qu’en sa qualité de membre fondateur du Mouvement écologique, association qui vise la participation citoyenne au processus de développement durable et qui compte aujourd’hui 3.000 adhérents au Luxembourg, c’est tout naturellement que l’actuel ministre délégué à l’Environnement, Marco Schank, se tourne vers Francis Schartz en 2011 pour lui proposer d’intégrer le Conseil supérieur pour un développement durable, qui cherchait alors son président. Les deux hommes se connaissaient d’ailleurs déjà pour s’être rencontrés au lycée technique d’Ettelbruck où le Ministre a suivi des cours pour adultes et pour avoir participé ensemble à un projet de développement au Sénégal avec l’ONG- D Guiden a Scouten fir Eng Welt, dont Francis Schartz fait partie depuis 1988 et est actuellement membre du conseil d’administration.

Pas un homme de compromis

Si l’engagement de Francis Schartz ne s’est jamais traduit par une candidature politique, c’est parce qu’il n’a pas réussi à adhérer totalement aux idées d’un parti et qu’il n’est pas un homme de compromis. Par ailleurs, entre son métier et son implication tant pour la protection de l’environnement qu’au sein du mouvement scout, il n’a pas une minute à lui. Et ce n’est pas faute d’avoir été sollicité : quatre partis politiques lui ont fait les yeux doux à plusieurs reprises pour qu’il rejoigne leurs rangs dans le cadre des élections communales, mais, fidèle à ses convictions, il décline à chaque fois les propositions qui lui sont faites.

Quant au jardin secret de cet homme marié, père de deux filles et heureux grand-père de trois petits-enfants, il s’agit d’un loisir évidemment lié à sa passion pour la nature : la photographie et, plus particulièrement, la macrophotographie d’objets naturels.

Photo ©Marlene Soares pour LG Magazine

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Publié le jeudi 7 novembre 2013
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