PORTRAIT : Comment Piera, volontaire de l'ONU, a trouvé sa vocation

PORTRAIT : Comment Piera, volontaire de l’ONU, a trouvé sa vocation

Rien, étant donné le milieu plutôt aisé dans lequel Piera Zuccherin a grandi, ne laissait présager de son engagement futur en tant que volontaire.

« En Italie, nous sommes en grande majorité issus de la classe moyenne », a expliqué dans un entretien avec le Centre d’actualités de l’ONU Mme Zuccherin, 41 ans, tout en évoquant son enfance passée dans une petite ville du nord du pays, proche de Venise.

« Ma première occasion de faire du volontariat s’est présentée lorsqu’une amie de fac m’a parlé d’une organisation du nom d’Amnesty International, qui travaillait sur des cas de violations des droits de l’homme », a-t-elle poursuivi.

Tout le monde peut être volontaire ; cela n’a rien à voir avec votre revenu.

C’était le début des années 1990 et Mme Zuccherin, qui venait tout juste d’entamer des études de droit, a décidé d’assister à une des réunions de l’organisation. A cet instant précis, elle a trouvé sa vocation.

« Il m’a suffi de réaliser ce qui se passait en dehors des murs de ma ville et dans le monde pour savoir que je voulais apporter ma contribution », s’est remémorée Mme Zuccherin, qui s’est ensuite immédiatement portée volontaire auprès d’Amnesty International.

Plus de vingt ans et de nombreuses expériences de volontariat plus tard, Mme Zuccherin est désormais à la tête du programme des Volontaires des Nations Unies (VNU) en Équateur, un poste qu’elle occupe depuis février 2011.

Basée dans la capitale Quito, Mme Zuccherin est en charge de promouvoir et développer le volontariat dans le pays, notamment en recherchant et en sélectionnant des volontaires par l’entremise d’initiatives diverses.

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Piera Zuccherin plante un arbre au cours du « Siembraton », une initiative organisée par le Ministère équatorien de l’environnement qui a battu le record du monde du plus grand nombre d’arbres plantés au même moment. Photo : Maria Guerra Beltran / FAO Equateur

Une partie importante de son travail consiste également à plaider en faveur de l’instauration d’un cadre juridique sur le travail volontaire dans son pays d’accueil.

« L’Equateur est l’un des rares pays d’Amérique latine, et l’un des rares pays dans le monde, à pas posséder des lois concernant le volontariat », a déclaré Mme Zuccherin.

En marge de son dialogue avec les autorités locales, Mme Zuccherin n’est jamais aussi heureuse cependant que lorsqu’elle parvient à convertir des sceptiques du volontariat.

 « Ce qui me plaît le plus est d’inspirer d’autres personnes qui ne sont pas nécessairement acquises à la cause du volontariat à nous rejoindre », a-t-elle déclaré avec enthousiasme, ajoutant que le travail volontaire ne doit pas se limiter aux personnes aisées.

« Tout le monde peut être volontaire ; cela n’a rien à voir avec votre revenu », a affirmé Mme Zuccherin. « Vous devez tout simplement avoir un peu de temps et vous intéresser à une problématique en particulier ».

Elle a également insisté sur le fait que les gens qui veulent contribuer ne doivent pas nécessairement le faire avec l’ONU, mais peuvent participer à tout type d’organisations, y compris auprès de leur université ou dans leur quartier.

Souvent, le simple fait de convaincre quelques personnes crée un effet boule de neige, a-t-elle expliqué, se remémorant une campagne environnementale qu’elle a menée en Equateur avec le programme VNU en 2012 et 2013. Le but de cette initiative était de rassembler des enfants au sein de « clubs d’écologie » afin de les amener à comprendre l’impact environnemental de leurs actions.

« Après cela, ils sont revenus dans leurs propres communautés et leurs quartiers et ont expliqué aux autres pourquoi le volontariat est important pour l’environnement », s’est félicité Mme Zuccherin, avant d’ajouter fièrement que le concept de « club d’écologie » a ensuite été retenu comme bonne pratique dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement.

Bien que Mme Zuccherin soit désormais entièrement acclimatée au système des Nations Unies et à son pays d’accueil, elle a dû en passer par une période d’adaptation lors sa prise de fonction en 2011. En effet, lorsque le programme VNU a pris contact avec elle pour lui proposer le poste en Equateur, elle travaillait depuis huit ans en tant que volontaire pour diverses organisations non-gouvernementales (ONG) au Mozambique.

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Piera Zuccherin (à gauche) participant l’initiative de plantation d’abres « Siembraton » dans les environs de Quito. Photo : Carlos Montenegro / FAO Equateur

« Je suis venue directement d’Afrique en Equateur, sans même faire une escale en Italie », a-t-elle déclaré, insistant sur l’absence de transition entre l’un des pays les plus pauvres du monde et une économie à revenu intermédiaire.

« C’était étrange pour moi de me retrouver dans un supermarché avec différentes marques pour le même type de produit », a-t-elle ajouté à propos de ses premiers jours en Equateur.

Issue du monde des ONG, Mme Zuccherin a également été tenue de s’habituer aux diverses formalités et procédures internes du système des Nations Unies. Toutefois, les circonstances particulières de sa prise de fonction ont contribué à sa rapide adaptation.

« Le premier mois de mon arrivée, on m’a demandé d’organiser une conférence internationale sur le volontariat à laquelle devait participer Flavia Pansieri [l’ancienne Coordonnatrice exécutive du programme VNU], et j’ai donc tout de suite dû faire mes preuves », a-t-elle expliqué.

Aujourd’hui, Mme Zuccherin est entièrement immergée dans la réalité équatorienne et a créé des liens solides avec les autorités locales. Il y a deux semaines, le Ministère équatorien de l’environnement l’a notamment invitée, ainsi que toute l’équipe de volontaires du programme VNU (30 personnes au total à travers le pays) à participer à l’initiative nationale « Siembraton », qui consistait à planter des arbres dans les environs de Quito.

« L’Équateur a battu le record du monde du plus grand nombre d’arbres plantés au même moment, et nous y avons contribué », s’est-elle exclamée avec enthousiasme.

Revenant sur sa passion pour le volontariat et ce qui l’a tant attiré dans le secteur du développement, suite à son premier contact avec Amnesty International, Mme Zuccherin a expliqué : « Pour moi, c’était une façon de me sentir moins impuissante face aux grands défis auxquels nous faisons face dans le domaine du développement à l’échelle mondiale ».

Mais ce n’est qu’au moment où elle a été déployée sur le terrain, notamment pour aider les enfants vulnérables au Mozambique, que Mme Zuccherin a véritablement pris la mesure de la valeur du travail volontaire.

« A partir de ce moment, j’ai pu constater à quel point les plus petites des actions peuvent changer la vie des gens », a-t-elle dit.

Source ONU

Photo Slider : Piera Zuccherin (2e à droite) avec d’autres volontaires de l’ONU lors de la Journée mondiale de la femme rurale en Equateur en 2014. Photo VNU archives

 

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Publié le mardi 9 juin 2015
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