Mauvaises perspectives pour les abeilles au Luxembourg

Mauvaises perspectives pour les abeilles au Luxembourg

Le 8 avril dernier, natur&ëmwelt a.s.b.l. et Greenpeace ont présenté leur nouvelle campagne pour la protection des abeilles dans la Maison de la Nature à Kockelscheuer. Dans les semaines à venir, les deux organisations vont thématiser la situation critique des abeilles au Luxembourg avec de nombreuses activités pour le grand public. Ils appellent aux responsables politiques de faire de la protection des abeilles une priorité. Dans le cadre du Plan de Développement Rural et du Plan d’action National "Pesticides" des premières mesures pour aider les abeilles au Luxembourg doivent être implémentées.

Depuis la fin des années 1990, des apiculteurs signalent partout dans le monde un déclin soudain et inexplicable des abeilles. Le Luxembourg, tel que les autres pays en Europe, est sérieusement touché. Entre automne 2010 et printemps 2013 le nombre de peuples d’abeilles au Luxembourg a chuté de 5.580 à 3.258, ce qui est une baisse de plus de 40%. Une grande partie de l’agriculture et de la production alimentaire est dépendante du travail des abeilles et d’autres pollinisateurs.

« Les abeilles ne produisent non seulement du miel, mais sont une espèce clef dans la chaine de production alimentaire », explique Lea Bonblet, biologiste chez natur&ëmwelt. « Un tiers de nos aliments, comme par exemple les légumes, fruits, noix, épices, huiles végétaux, ont besoin de pollinisation, qui est garantie non seulement par les abeilles, mais aussi par les bourdons, les guêpes, les papillons et les mouches. Les abeilles pollinisent 71 des 100 plantes alimentaires, ce qui représente 90% de la production d’alimentation mondiale. En Europe 87% des cultures ne peuvent être cultivés sans abeilles ! ».

Conséquence directe de l’intensification de l’agriculture domestique

Outre l’envahissement du varroa originaire d’Asie, le changement du paysage et la perte d’habitats entrainent un manque quantitatif et qualitatif de pollen. De plus l’utilisation de pesticides entraine l’effondrement des colonies d’abeilles. Le recul des populations d’abeilles est donc une conséquence directe de l’intensification de l’agriculture domestique.

« Le gouvernement doit veiller à ce que le Plan de Développement Rural 2014-2020 et le Plan National Pesticides, qui sont actuellement en élaboration, entament une transition vers une agriculture durable et favorable aux abeilles », exige Martina Holbach, chargée de campagne chez Greenpeace Luxembourg. « Des petits recalages de la politique agricole luxembourgeoises ne suffisent pas à sauver les abeilles ! Nous appelons le gouvernement à entamer enfin un changement de paradigme envers une agriculture durable au Luxembourg ».

natur&ëmwelt et Greenpeace demandent une interdiction permanente des pesticides nuisant aux abeilles, des mesures concrètes pour la promotion de la biodiversité sur les surfaces agricoles, la protection des biotopes préservés, un plan d’action pour la sauvegarde des abeilles et plus de moyens financiers pour promouvoir l’agriculture biologique.

« Dans les semaines à venir nous informerons le grand public de la situation dramatique des abeilles au Luxembourg. Ensemble avec les citoyens et les communes nous allons par des activités publiques, faire de la problématique un sujet de priorité nationale », explique François Benoy, coordinateur de natur&ëmwelt. « Déjà 13 communes au Luxembourg ont réagis à notre offre. Nous appelons les citoyens à signer notre pétition pour la protection des abeilles, afin que les responsables politiques ne puissent plus ignorer nos revendications ! »

http://savethebees.lu/

Communiqués par Greenpeace et natur&ëmwelt

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Publié le jeudi 10 avril 2014
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