Lutte contre le changement climatique et santé : des opportunités de développement durable

Lutte contre le changement climatique et santé : des opportunités de développement durable

La lutte contre le changement climatique pourrait être « l’opportunité » d’accomplir les plus grands progrès en matière de santé publique au cours du 21e siècle.

Dans un billet commun, James Close, directeur chargé du changement climatique à la Banque mondiale, Paula Caballero, directrice principale du pôle Environnement et ressources naturelles, et Tim Evans, directeur principal du pôle Santé, nutrition et population, commentent un nouveau rapport publié par le Lancet (a), qui aborde des aspects propres au domaine d’expertise de chacun d’eux, soulignant ainsi l’importance de la collaboration dans la résolution des problèmes de développement. 
 
Dans un nouveau rapport (a) publié aujourd’hui, la Commission du Lancet sur la santé et le changement climatique affirme que la lutte contre le changement climatique pourrait être « l’opportunité » d’accomplir les plus grands progrès en matière de santé publique au cours du 21e siècle.
 
Parmi ses recommandations, elle appelle les États du monde entier à investir dans la recherche, le suivi et la surveillance du changement climatique et de la santé, ainsi qu’à accroître les financements dans des systèmes de santé à l’épreuve du changement climatique.
 
La Banque mondiale approuve pleinement cette démarche.

Nous avons bien conscience du fait que le changement climatique vient encore alourdir le fardeau que constitue déjà la présence d’un grand nombre de maladies, surtout pour les populations des pays en développement. Hyperthermie, sous-nutrition, maladies diarrhéiques telles que le choléra, maladies à vecteur comme le paludisme et la dengue : sous l’effet du changement climatique, on constate des modifications dans la distribution géographique de ces pathologies et une incidence en hausse pour bon nombre d’entre elles.
 
Une meilleure coordination de la communauté internationale pourrait cependant permettre de faire face à ces menaces, en ralentissant le rythme du changement climatique tout en améliorant la santé des populations. Bon nombre des recommandations du rapport cadrent parfaitement avec notre action dans le domaine du changement climatique, notamment en ce qui concerne l’accroissement des financements en faveur de la résilience climatique et l’élargissement de l’accès aux énergies renouvelables.
 
La Commission propose également la création d’un comité chargé d’apporter une expertise dans la mise en œuvre de politiques susceptibles d’atténuer les effets du changement climatique et de favoriser une amélioration de la santé publique au cours des 15 prochaines années. Une tribune de ce type contribuera à faire en sorte que la santé, qui constitue sans doute l’indicateur le plus fondamental du bien-être, bénéficie à l’avenir d’une meilleure représentation dans les forums internationaux et qu’elle soit davantage intégrée aux processus de décision.
 
S’il est important par lui-même pour mobiliser la très influente communauté de la santé publique, ce rapport conforte également l’approche de la Banque mondiale vis-à-vis de ces enjeux. Il s’appuie en effet sur les meilleurs travaux de recherche pour appréhender les conséquences du changement climatique, tout en mettant en avant les opportunités de progrès.
 
Nos pôles mondiaux d’expertise et cellules de solutions transversales favorisent précisément ce même type d’approche fondamentale qui établit un lien étroit entre changement climatique et santé dans différents secteurs et domaines d’intervention : environnement, santé et changement climatique, bien entendu, mais également dans des domaines tels que l’urbanisme, les transports, l’énergie et le développement rural.
 
Aujourd’hui, nos experts collaborent de manière transectorielle pour développer une approche à l’échelle de toute l’institution et ayant pour objectif de lutter simultanément contre les problèmes liés au changement climatique et à la santé. Il s’agit notamment d’établir un programme de recherche visant à analyser la manière dont les questions de pauvreté et de développement sont liées au changement climatique et à la santé, à mieux appréhender les conséquences spécifiques à chaque zone géographique, et à identifier des approches sectorielles permettant de résoudre les problèmes les plus courants.
 
À titre d’exemple, la nouvelle édition du Little Green Data Book , publiée la semaine dernière par la Banque mondiale, renferme des données alarmantes sur la pollution : 84 % de la population mondiale vit dans des zones où la pollution atmosphérique dépasse les recommandations de l’OMS sur la qualité de l’air. Bon nombre des polluants qui ont des conséquences immédiates sur la santé humaine sont souvent associés à d’autres substances qui sont responsables du réchauffement à long terme. Cela suggère qu’il est possible de lutter simultanément contre des polluants dangereux à court terme et à long terme. Nous nous employons à creuser ce potentiel avec la création d’un nouveau fonds fiduciaire pour la gestion de la pollution et la santé environnementale (a), qui sera axé dans un premier temps sur la qualité de l’air dans les pays confrontés à une urbanisation rapide. 
 
Les aspects humains du changement climatique n’ont sans doute jamais eu une telle visibilité . Identifier les opportunités d’agir nous permet de concentrer notre énergie là où l’impact sera maximal. En tant que responsables des questions liées à la santé, au climat et à l’environnement au sein de la Banque mondiale, nous pensons que la lutte contre le changement climatique offre une double opportunité, sur le plan de la santé mondiale mais aussi du développement. En reliant ces domaines, nous produisons de nouveaux savoirs et nous mettons en évidence de nouvelles voies d’investissement.
 
La bonne santé du climat conditionne celle de l’environnement et, en fin de compte, celle des populations de la planète.

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Article SOUMIS PAR JAMES CLOSE LE JEUDI, 25/06/2015 CO-AUTEUR(S) : PAULA CABALLEROTIM EVANS

Photo : Nigéria. Arne Hoel/Banque mondiale

Source : Banque Mondiale

 

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Publié le jeudi 23 juillet 2015
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