Les technologies propres sont déjà disponibles !

Les technologies propres sont déjà disponibles !

Les énergies propres, ça marche. La preuve par Solar Impulse qui accomplit le tour du monde à l’énergie solaire. Présent le 2 octobre à Libramont, le Suisse Bertrand Piccard y a distillé un message teinté de foi dans le progrès.

Premier homme à avoir réussi le tour du monde en ballon sans escale, père spirituel du «  Solar Impulse  », le premier avion capable de voler jour et nuit à l’énergie solaire, le Suisse Bertrand Piccard était, vendredi dernier, l’invité vedette des Naturales , la journée des innovations durables au Libramont Exhibition & Congress en province de Luxembourg belge.

Devant un groupe de plus de 500 étudiants d’abord, puis devant un panel d’entrepreneurs de la Grande Région, il a exposé, à travers l’aventure Solar Impulse , sa vision du futur pour une planète débarrassée des énergies polluantes.

« Grâce à ce projet » , explique-t-il, « nous avons montré qu’on pouvait faire mieux que toutes les machines qui recourent aux énergies fossiles. La grande nouveauté, c’est que cette fois nous utilisons uniquement l’énergie fabriquée sur place » , explique-t-il.

Des réponses nouvelles

À l’arrêt pour l’instant, le tour du monde de l’avion solaire reprendra en avril. Mais en traversant le Pacifique en 5 jours et 5 nuits entre le Japon et Hawaï, Solar Impulse a déjà prouvé sa large autonomie et mis en avant des réponses nouvelles aux défis technologiques des énergies propres. « Le problème » , poursuit le pionnier du ciel, « c’est qu’on dispose aujourd’hui de toutes les technologies, mais qu’on ne les utilise pas. On les laisse dans des laboratoires plutôt que de les lancer sur le marché. »

Solar Impulse n’est en rien destiné à être commercialisé non plus. « Ce que nous voulons, c’est ouvrir la voie » , poursuit l’aéronaute. Parmi les grands groupes industriels qui ont soutenu le projet, certains en ont déjà tiré de nouveaux produits. Le groupe chimique belge Solvay a ainsi commercialisé une mousse isolante extrêmement compacte désormais utilisée dans les réfrigérateurs et l’ascensoriste Schindler a, lui, développé un ascenseur solaire.      

« En utilisant à grande échelle l’ensemble des technologies présentes dans le programme Solar Impulse , on diviserait par deux les émissions de CO2 » , assure Bertrand Piccard . S’il se bat pour une planète plus propre, il est aussi un partisan du progrès technique. Selon lui, si les écologistes ne parviennent pas vraiment à faire passer leur message, c’est parce que leurs propositions sont axées sur une diminution du niveau de vie, de la croissance et du niveau de confort. « L’être humain veut toujours croître, toujours faire mieux » , explique-t-il, cette fois sous sa casquette de psychiatre.

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Message au monde politique

Le Suisse est aussi très actif au niveau de la Conférence de Paris sur le climat qui démarrera fin novembre et durera deux semaines. À travers Paperjam.lu, il tient à adresser un message fort aux responsables politiques luxembourgeois qui présideront la délégation européenne.

« Il faut arrêter d’affirmer que le changement climatique est un gros problème qui coûte cher et arrêter de dire qu’il faut le résoudre pour les générations futures. C’est ce genre de message qui décourage tout le monde aujourd’hui. Ce qu’il faut, c’est montrer que ce n’est pas un problème, mais plutôt une opportunité. Parce que toutes les solutions existent déjà sur le plan des technologies propres. Ce qu’il faut aussi, c’est les mettre en avant, montrer que c’est peu coûteux et rentable et bien faire comprendre que ces technologies représentent de nouveaux marchés industriels. »

Pour Bertrand Piccard , il faut investir aujourd’hui dans ces technologies parce que le monde entier a besoin de technologies propres pour lutter contre la pollution, préserver les ressources naturelles de la planète, diminuer la consommation d’énergie et diminuer le CO2. « C’est rentable, ça crée des emplois et de la croissance propre » , insiste-t-il à l’intention des décideurs. « En plus, les avantages seront ressentis tout de suite par les industries et la société. Ce n’est pas pour les générations futures qu’on le fait, mais parce que c’est bénéfique, aujourd’hui, pour l’environnement et pour l’industrie. »

 

Par Jean-Michel Lalieu - Paperjam.lu 

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Publié le mardi 6 octobre 2015
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