Les pays du G20 doivent accélérer le rythme de réduction de leurs émissions de carbone

Les pays du G20 doivent accélérer le rythme de réduction de leurs émissions de carbone

D’après les spécialistes du changement climatique chez PwC, d’ici à 2100, les pays du G20 devront diminuer de 6,2 % par an leurs émissions de carbone liées à l’énergie pour chaque dollar de PIB. Ce taux de réduction est plus de cinq fois supérieur au taux actuel. Il correspond au volume de baisse estimé que les pays doivent réaliser pour combiner croissance économique et limite du réchauffement climatique à 2°C.

En 2014, l’intensité de carbone a diminué de seulement 1,2%, contre les 6,2% requis.
Pour la sixième année consécutive, l’étude de PwC Low Carbon Economy Index, 2 degrees of separation – ambition & reality révèle que l’objectif de réduction de l’intensité carbone mondiale (émissions de gaz à effet de serre par dollar de PIB) n’a pas été atteint. Le fossé entre les actions concrètes des pays et les mesures nécessaires continue de se creuser.

Le total des émissions annuelles liées à l’énergie, actuellement légèrement supérieur à 30 gigatonnes de CO2, est en pleine augmentation, due à une croissance du PIB de 3,1%. Au cours de la même période, l’intensité carbone a diminué de seulement 1,2%, un chiffre nettement inférieur au niveau requis pour limiter le réchauffement climatique à 2°C. Le monde se retrouve donc confronté à un défi plus grand encore : réduire les émissions de 6,2% par an en moyenne, et ce jusqu’en 2100.

L’Australie, bon élève inattendu

Contre toute attente, l’Australie affiche les meilleurs résultats. L’étude révèle ainsi qu’en dépassant l’objectif annuel avec un taux de réduction des émissions de carbone de 7,2% en 2013, elle caracole en tête pour la deuxième année consécutive. Trois autres pays – le Royaume-Uni, l’Italie et la Chine – enregistrent des taux de réduction des émissions de carbone compris entre 4% et 5%. En revanche, la France, les États-Unis, l’Inde, l’Allemagne et le Brésil ont tous les cinq vu leur intensité carbone augmenter en 2013.

Au regard des taux actuels d’intensité carbone, la quantité totale de carbone qui, selon les recommandations du GIEC, peut être émise au cours de ce siècle pour limiter à 2°C le réchauffement climatique, sera atteinte d’ici 20 ans.

Toutefois, l’étude montre les signes encourageants d’une dynamique dans des domaines critiques pour la croissance économique à faible intensité de carbone. « Après dix ans d’inertie, nous avons pris beaucoup de retard en matière de réduction des émissions de carbone. C’est pourquoi nous devons atteindre un taux de réduction plus de cinq fois supérieur au taux actuel si nous voulons éviter un réchauffement de 2°C. Nous avons néanmoins des raisons d’être optimistes. Les pays de l’E7 se sont ouverts à la logique commerciale de la croissance verte et ont, pour la première fois, enregistré un taux de réduction des émissions de carbone plus élevé que celui des pays du G7 (1,7% contre 0,2%), ndlr). Au plan mondial, les énergies renouvelables progressent rapidement (16%). Alors que leur coût se rapproche de la parité avec le coût de réseau, les conditions sont réunies pour instaurer un cadre réglementaire qui réoriente les subventions des énergies fossiles en faveur du déploiement des énergies renouvelables », explique Laurent Rouach, associé et Sustainability Leader chez PwC Luxembourg. Il ajoute : « Plus on attend et plus il sera technologiquement difficile, coûteux et risqué sur le plan climatique de rattraper ce retard ».

2°C : l’écart entre des engagements ambitieux et la réalité

L’étude de PwC est publiée deux semaines avant le sommet des Nations Unies sur le changement climatique qui se tiendra à New York le 23 septembre.

Elle révèle le décalage entre les négociations climatiques mondiales […] et qualifie d’« implacable » le délai fixé pour atteindre les objectifs, aujourd’hui cruciaux, en matière de réduction des émissions de carbone (réduction d’un tiers des émissions annuelles d’ici 2030 pour les pays du G20, doublement du taux annuel de réduction des émissions carbone entre 2014 et 2020 pour les pays du G7 et réduction de 8,5% de l’intensité carbone des pays de l’E7).

« Les coûts de l’inaction sur le plan climatique – des inondations aux coûts de l’énergie en passant par les prix des matières premières et l’insécurité alimentaire – semblent augmenter. Les chefs d’entreprise et les dirigeants politiques doivent prendre conscience qu’il faut dès maintenant prendre des mesures décisives pour éviter les risques extrêmes liés aux changements climatiques. C’est un préalable indispensable pour une croissance économique durable », conclut Laurent Rouach.

Communiqué par PWC Luxembourg / Photo ©PWC
 

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Publié le jeudi 18 septembre 2014
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