« Les achats durables ont des impacts sur le territoire »

« Les achats durables ont des impacts sur le territoire »

La nouvelle publication de l’IMS Luxembourg, Achats durables alimentaire en entreprise , est disponible depuis le 2 avril. Dédié aux achats responsables alimentaires en entreprise, le livret a été officiellement présenté à l’occasion d’une conférence-témoignage d’entreprises membres des groupes de travail IMS et qui ont fait le pari d’approvisionner leur cantines de manière plus durable.

Fidèle au programme énoncé en février dernier lors de la présentation de son bilan 2013 et des perspectives 2014 , l’Intitut pour le Mouvement Sociétal Luxembourg (IMS) a donné rendez-vous à ses membres le 2 avril dernier pour présenter sa nouvelle publication : Achats durables alimentaire en entreprise . Fruit de travaux menés en 2013 par trois entreprises membres de l’IMS et leurs fournisseurs sur la thématique de l’alimentation, cette nouvelle brochure est dédiée aux achats durables alimentaires.

Destiné à guider les sociétés et leur donner des pistes concrètes dans le choix des achats, ce livre blanc détaille nombre de bonnes pratiques à suivre pour les dirigeants et leurs responsables d’achats : sécurité et sûreté alimentaire, gaspillage, gestion des déchets et consommation bio et/ou locales, etc.

Sensibilisation constante

A l’occasion de la présentation officielle de ce livre blanc, deux des trois entreprises et leurs fournisseurs sont venus témoigner de leurs (bonnes) expériences au sein du groupe de travail de l’IMS Luxembourg.

Face au montant colossal du gaspillage alimentaire mondial qui est estimé à 1,3 milliard de tonnes, le Centre Hospitalier Kichberg (CH Kirchberg) a fait le pari d’intégrer une alimentation bio et de réduire le gaspillage. Estimant à 29 tonnes le poids de déchets produits au dernier trimestre 2011, moment de la mise en place du projet, la structure s’est lancée dans l’aventure avec un objectif de réduction d’au moins cinq tonnes. En mars 2012, l’hôpital affichait déjà une réduction de quatre, puis de trois tonnes en milieu d’année. Fin 2012, l’objectif est largement atteint et remis en jeu pour 2013. Au final, selon Caroline Pirson, coordinatrice – gestionnaire, Santé Services au CH Kirchberg, cette réduction drastique a permis environ 10.000€ d’économie sur un an.

Pour ce qui est du côté bio, l’affaire fut plus corsée, comme en témoigne Georges Muller, gestionnaire budget & référent RSE au CH Kirchberg. « Installer du bio à la cantine n’a pas été si facile que ça et, encore aujourd’hui, rien n’est vraiment gagné » et ce, aussi bien pour le self des employés que pour les plateaux-repas des patients. Un « gros besoin de sensibilisation fut nécessaire » et, encore aujourd’hui, il faut « continuer à se battre, car rien n’est acquis ». Pour preuve, une enquête menée au sein de l’établissement dévoile que, patients et salariés ne sont prêts à débourser « qu’un euro de plus » pour manger bio.

Des trésors cachés

Du côté de Société Générale Bank&Trust, le discours est plus positif. Partie dans l’aventure avec son fournisseur qui n’est autre que le géant de la restauration en entreprise Sodexo, l’établissement bancaire s’est lancé le défi d’instaurer dans ses locaux une alimentation de saison, plus locale et donc, plus durable. Après tout, pourquoi acheter des fraises espagnoles en plein hiver alors que des agriculteurs locaux, parfois bio, peuvent nous fournir en pommes ou poires, des fruits plus saisonniers et aux empreintes carbonnes réduites. « Notre volonté et notre défi était d’acheter des fruits et légumes en cycles court (produits plus localement, ndlr) sans conséquences pour les consommateurs », explique Lucie Birrini, responsable Achats/Qualité Innovation et Développement Durable chez Société Général Bank&Trust. Débutera alors pour les deux sociétés quelques mois d’enquêtes dans les quatre coins du Grand-Duché et la découverte « d’une vaste offre de production locale », comme en témoigne avec enthousiasme Mathilde Antoine-Thanner, district manager On site Service Solution de Sodexo. « On a découvert un trésor », assure-t-elle. Aussi bien accueillie par les employés que par les autorités luxembourgeoises, cette démarche n’a connu qu’un seul écueil : « Les producteurs locaux destinent en principe leurs marchandises à la grande distribution ». Mais une fois ce problème résolu, il est évident que « les achats durables ont des impacts sur le territoire »

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Directrice du cabinet ViaSourcing, Sandrine Grumberg, qui a accompagné les entreprises membres dans leurs travaux et qui a participé à la rédaction du livre blanc qui en a découlé, a débuté la conférence en tordant le cou à une idée préconçue sur l’appauvrissement des produits locaux et l’avènement des grosses multinationales. Ce n’est pas vrai, « les greniers du monde ne sont pas vides », a-t-elle assuré. Pour autant, il faut que les sociétés intégrent de nouvelles façons de consommer et donc d’acheter, et au Luxembourg, de nombreuses pistes sont possibles pour les entreprises qui désirent consommer plus sainement et plus durablement. De la campagne “Sou schmaacht Lëtzebuerg“, aux témoignages de sociétés déjà engagées dans l’achat durable, en passant par des producteurs qui proposent des produits luxembourgeois et de saison, sans oublier quelques pages recettes, toutes ces solutions sont à retrouver dans le guide de mise en pratique des Achats durables alimentaire en entreprise édité par l’IMS.

Photo ©Florie Colarelli

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Publié le lundi 7 avril 2014
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