Le Flexibus, amené à casser les codes ?

Le Flexibus, amené à "casser" les codes ?

« Le Flexibus s’inscrit comme un moyen de transport complémentaire au transport public existant », résument Guy Thinnes, directeur mobilité chez Sales-Lentz, et Raphaël Lallouette, responsable RSE et développement durable. Tous deux se félicitent de l’engouement des citoyens pour ce service de mobilité complémentaire imaginé par le transporteur leader au Grand-Duché.

Monsieur Thinnes, Sales-Lentz propose un service baptisé Flexibus, un concept de transport en commun pour les courtes distances. Pouvez-vous nous en dire plus ?

GT : Le Flexibus est un concept de transport de personnes privées très flexible, comme son nom l’indique, destiné aux administrés d’une commune. Les habitants des communes ayant souscrit à notre offre de services peuvent réserver, sur simple coup de téléphone, une course dans la commune en fixant soit l’heure d’arrivée, soit l’heure de départ. Tout administré des communes concernées voire toute personne peut ainsi se déplacer d’un endroit à l’autre sur le territoire communal pour ses besoins propres.

Quelles sont les communes desservies par le Flexibus à l’heure actuelle ?

GT : Au stade actuel des choses, six communes ont fait appel à ce service, Mersch, Bettembourg, Esch-sur-Alzette, Walferdange, Rumelange et Roeser. C’est la commune de Mersch qui a adhéré la première en 2005. C’est la demande qui a créé l’offre pour ce produit, dans la mesure où nous avons été sollicités directement par les autorités communales désireuses de compléter l’offre de transport en commun existante.

Aussi, nous définissons les besoins avec les autorités communales avant de leur soumettre une offre. Si, dans certaines communes, les premières courses peuvent être réservées dès 6h du matin, dans d’autres, elles ne peuvent l’être qu’à 9h, par exemple. Idem le soir. Le coût pour l’usager, lui, ne s’élève qu’à un voire deux euros par course selon les communes, prix qui peut être réduit avec la possession d’un abonnement RGTR ; il est totalement gratuit à Bettembourg.

RL : L’on dénombre ainsi plusieurs impacts. Tout d’abord, l’impact sociétal, qui provient des parties prenantes qui créent un nouveau service de mobilité pour les citoyens tout comme pour les travailleurs, dans certains cas. L’enjeu est considérable lorsque l’on considère que des sondages ont révélé qu’avant l’introduction du Flexibus dans les six communes concernées, 20% des usagers ne sortaient plus de chez eux.

L’impact économique, quant à lui, est directement lié à une politique tarifaire avantageuse car largement subventionnée par les autorités communales. Ainsi, le Flexibus s’inscrit comme un moyen de transport complémentaire au transport public existant. Mieux, il permet aux communes de réaliser des économies, le Flexibus pouvant remplacer les lignes de bus peu rentables à certaines heures. D’un point de vue écologique, c’est également tout bénéfice.

Last but not least, il permettra de redonner du dynamisme au commerce de proximité, notamment dans les centres-ville, difficilement accessibles en voiture.

Comment ce service ambitieux fonctionne-t-il dans la pratique ?

GT : Le client appelle un numéro gratuit, le 8002 2020, et fait part de son besoin de déplacement. Grâce à un logiciel de pointe, nos opérateurs peuvent immédiatement lui confirmer la disponibilité d’une navette à l’heure et l’endroit souhaités.

La grande différence avec nos concurrents réside dans la grande flexibilité que nous proposons aux usagers. En effet, contrairement à certains de nos concurrents chez qui il faut réserver au moins 24 heures à l’avance, chez nous, on peut réserver une navette une demi-heure avant l’horaire souhaité ! D’ailleurs, 15% des réservations sont effectuées une demi-heure avant le départ et 70% à moins de quatre heures.

Le Flexibus a transporté au total 120.000 personnes en 2013 dans des camionnettes de 8 et 14 places répondant aux normes euro 5 et même euro 6 pour certaines d’entre elles, ce qui est encore unique au Luxembourg sur ce créneau.

Quelles sont vos ambitions à moyen terme ? D’autres communes sont-elles en passe de rejoindre les rangs des six premières ?

GT : Nous sommes en phase de pourparlers avec d’autres communes, et, à ce stade, tout ce que je puis vous dire c’est que plusieurs communes dans le Sud du pays se montrent fortement intéressées par le service en question.

Photo : Guy Thinnes, directeur mobilité chez Sales-Lentz. ©Marlene Soares pour LG Magazine

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Publié le lundi 5 mai 2014
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