La FAO salue la démarche du Conseil de sécurité vis-à-vis du lien entre conflit et famine

La FAO salue la démarche du Conseil de sécurité vis-à-vis du lien entre conflit et famine

Le Conseil de Sécurité des Nations unies reconnaît le conflit comme une cause majeure de famine.

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a salué la démarche du Conseil de sécurité de l’ONU visant à reconnaître le conflit comme l’une des causes majeures conduisant à la famine et à appeler à la poursuite des efforts à long terme en faveur du rétablissement et de la résilience des pays touchés par un conflit. Ces propos font suite à l’adoption d’une déclaration présidentielle par le Conseil de sécurité de l’ONU reconnaissant le lien entre conflit et famine.

« De par notre travail, nous savons que les pays présentant les niveaux les plus élevés d’insécurité alimentaire sont également ceux qui sont les plus affectés par les conflits », a déclaré M. José Graziano Da Silva, directeur général de la FAO. « La FAO réaffirme son engagement à travailler au sein du système onusien et aux côtés des pays membres afin de lutter contre l’insécurité alimentaire induite par les conflits. Nous faisons d’ailleurs écho à l’appel du Conseil de sécurité de l’ONU portant sur les efforts visant à faciliter l’acheminement d’aide dans les pays affectés afin d’atteindre ceux qui en ont besoin. », a-t-il ajouté.

Le monde est confronté à l’une des plus importantes crises alimentaires de ces 70 dernières années, avec 20 millions de personnes à travers quatre pays - le nord-est du Nigéria, la Somalie, le Soudan du Sud et le Yémen - risquant de sombrer dans la famine. Si rien n’est fait, 10 millions de personnes supplémentaires seront menacées de famine. En fait, le conflit civil est le principal facteur de famine dans neuf des dix pires crises humanitaires, soulignant ainsi le lien étroit entre conflit et faim. Les pays présentant un niveau élevé d’insécurité alimentaire à la suite d’un conflit ont 40 fois plus de chances de retomber dans un conflit en l’espace de 10 ans.

La FAO mène depuis longtemps des campagnes de sensibilisation sur le lien entre conflit et faim, comme cela a notamment été le cas lors du discours du directeur général à l’occasion du Conseil de sécurité de l’ONU en juillet dernier. La FAO, l’Union européenne, le Programme alimentaire mondial ainsi que d’autres partenaires, briefent régulièrement le Conseil de sécurité sur la situation de la sécurité alimentaire et publient chaque année un rapport annuel sur les crises alimentaires.

Un lien clair entre conflit et famine

Dans une zone marécageuse du Soudan du Sud, le lien entre conflit et famine est clair. Les familles ont fui la violence pour se réfugier dans les marais mais ne possèdent que peu de moyens pour se nourrir. Les souffrances liées à la faim ont fortement augmenté. Ces populations survivent grâce à des livraisons alimentaires et aux poissons qu’ils pêchent en utilisant les kits de pêche fournis par la FAO.

L’agriculture est souvent le principal moyen d’existence pour la vaste majorité des personnes confrontées à un conflit, et ce, même si la violence fait rage autour d’eux. Pour toutes ces raisons, la FAO travaille d’arrache-pied avec ses partenaires, et souvent dans des contextes sécuritaires extrêmement difficiles, afin de soutenir les moyens d’existence ruraux. En 2016, en Syrie, par exemple, une étude de la FAO a révélé que plus de 75 % des ménages ruraux, cultivaient toujours de la nourriture pour leur consommation personnelle, bien qu’à échelle réduite.

Investir dans la production alimentaire durable peut également contribuer à la paix. La FAO a développé une politique corporative de consolidation de la paix afin d’améliorer la contribution du secteur aux efforts visant à prévenir les conflits. En Colombie, la FAO a fait équipe avec l’Agence nationale de développement rural afin de soutenir les politiques destinées à restaurer les zones rurales affectées par le conflit armé, à encourager le processus de paix en encourageant la reconstruction des communautés rurales et à améliorer la compétitivité du secteur agricole national.

Associer les efforts visant à restaurer et à soutenir des moyens d’existence résilients avec ceux visant à consolider la paix et à résoudre les conflits est essentiel afin de parvenir à un développement durable et à une certaine sécurité alimentaire. De même, investir dans la sécurité alimentaire peut contribuer aux efforts visant à prévenir les conflits et permettre d’instaurer une paix durable.

Photo : Après que le conflit a éclaté au Soudan du Sud en 2013, l’état de famine a été déclaré dans certaines régions du pays en février dernier.

Source : Nations unies

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Publié le lundi 21 août 2017
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