La Colombie doit faire plus sur l'environnement pour une croissance économique durable

La Colombie doit faire plus sur l’environnement pour une croissance économique durable

La Colombie abrite l’une des plus riches biodiversités de la planète mais les industries extractives, le pâturage, l’urbanisation et la circulation automobile exercent des pressions croissantes sur ce patrimoine naturel, selon un nouveau rapport de l’OCDE.

Le premier Examen environnemental de la Colombie (qui servira de base au volet environnemental des discussions d’adhésion du pays à l’OCDE) insiste sur la nécessité de redoubler d’efforts pour placer le développement économique sous le signe de la durabilité environnementale et de l’équité sociale.

« L’économie colombienne connaît une croissance rapide et le pays doit agir sans attendre pour protéger des forêts et des écosystèmes parmi les plus riches de la planète », a déclaré Simon Upton, directeur de l’environnement à l’OCDE. « En alignant ses politiques environnementales sur les bonnes pratiques internationales, la Colombie accomplira un pas décisif vers son entrée dans l’OCDE. »

Le recours à l’hydroélectricité a permis de maintenir les émissions de dioxyde de carbone à un niveau peu élevé mais le rapport anticipe que l’accroissement régulier du parc automobile lié à une plus grande prospérité des ménages entraînera une hausse des émissions et de la pollution de l’air dans les années à venir.

La croissance économique de la Colombie est tirée ces dernières années par l’extraction de pétrole, de métaux, de minerais et de charbon destinés à l’exportation. Or, cette extraction entraine une pollution des sols et de l’eau, dégrade des écosystèmes fragiles et cause des atteintes graves à la santé humaine. Le rapport préconise une meilleure gestion des incidences environnementales des activités extractives.

Les inondations et glissements de terrain catastrophiques liés à l’épisode La Niña de 2010-11, qui ont touché trois millions de personnes et coûté 2% de PIB à la Colombie, ont fait ressortir la vulnérabilité du pays aux changements climatiques et suscité une meilleure prise en compte de l’environnement dans les projets économiques. Le rapport montre qu’il serait possible d’améliorer encore la cohérence entre les politiques économiques et environnementales. Il recommande à la Colombie de soumettre systématiquement les grands projets d’infrastructures à une évaluation environnementale.

Entre 30 et 50% des écosystèmes naturels déjà modifiés

La Colombie est très vulnérable aux événements météorologiques extrêmes. La culture sur brûlis, le drainage artificiel des terres humides, la modification du tracé naturel des cours d’eau et la construction de villages et d’agglomérations dans des zones sujettes aux inondations et aux glissements de terrain ne feront qu’amplifier les risques.

Les forêts occupent près de 55% du territoire de la Colombie, contre 30% en moyenne dans la zone OCDE. Le déboisement – dû surtout à la transformation de forêts en pâturages – a des répercussions très importantes sur les régions amazonienne, caribéenne et andine du pays. Même si le taux de déboisement a diminué récemment, entre 30 et 50% des écosystèmes naturels ont déjà été modifiés d’une façon ou d’une autre.

Un tiers des émissions de gaz à effet de serre de la Colombie sont d’origine agricole. Il s’agit principalement de méthane émis par le bétail, mais aussi d’hémioxyde d’azote rejeté lors de l’utilisation d’engrais. Le rapport préconise de supprimer les incitations à l’élevage bovin extensif et de taxer les produits agrochimiques.

Il recommande également de rendre les ministères responsables de l’impact de leurs politiques sur l’environnement, de s’appuyer sur les taxes environnementales et d’éliminer progressivement les subventions et exonérations fiscales dommageables pour l’environnement.

Communiqué par l’OCDE / Photo ©

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Publié le lundi 14 avril 2014
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