L'investissement responsable devrait gagner en importance

L’investissement responsable devrait gagner en importance

70 % des investisseurs institutionnels renoncent à des projets d’investissement pour cause de risque ESG (environnemental, social et de gouvernance).

Selon la dernière étude de PwC intitulée Bridging the gap, sept investisseurs institutionnels sur dix déclarent qu’ils refuseraient de participer à une levée de fonds de private equity ou à un co-investissement si ceux-ci présentaient un risque environnemental, social ou de gouvernance (ESG). Dans cette étude, PwC analyse l’attitude des investisseurs vis-à-vis de l’investissement responsable dans le secteur du private equity, et plus particulièrement celle des commanditaires [1] (en anglais, Limited Partners ou LPs), par rapport à des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance.

L’investissement responsable devrait gagner en importance

97 % des répondants s’attendent à une augmentation de l’importance de l’investissement responsable au cours des deux années à venir. Selon eux, les trois raisons principales de cette évolution sont l’obligation fiduciaire, le risque de réputation et les valeurs de l’investisseur en tant qu’entreprise.

Si les investisseurs sont globalement d’accord pour dire que les critères ESG sont créateurs de valeur, à la fois pour la société et pour les actionnaires, les participants à l’enquête estiment néanmoins qu’il est difficile de quantifier la valeur liée à la réputation ou la réduction des risques et d’intégrer ces éléments à des critères d’investissement.

Parmi les enseignements clés de l’étude figurent notamment les points suivants :

88 % des Limited Partners (LPs) interrogées estiment que l’investissement responsable contribue à augmenter la valeur financière des investissements.

83 % des LPs interrogés estiment qu’une meilleure gestion des facteurs ESG fait partie de leur obligation fiduciaire.

97 % des LPs interrogés évaluent l’approche ESG des sociétés de gestion dans lesquels ils investissent avant toute allocation de fonds.

71 % déclarent que leur allocation de fonds est désormais liée à la satisfaction de critères ESG.

83 % se sont dotés d’une politique d’investissement responsable pour leurs investissements en private equity.

On observe un niveau d’adoption inégal du standard international de reporting, le ESG Disclosure Framework. 31 % affirment l’utiliser régulièrement et 14 % seulement de façon occasionnelle. 47% déclarent quant à eux ne jamais y avoir recours. De manière générale, les LPs ne savent pas toujours quelles informations précises et pertinentes demander et redoutent le coût élevé associé au reporting. Certains avouent même qu’ils seraient en peine d’analyser de grandes quantités d’informations ESG, à supposer qu’ils sachent lesquelles exiger et qu’ils arrivent à les obtenir.

En dépit de l’importance accordée aux préoccupations liées à l’investissement responsable au cours de l’année dernière, peu de LPs ont mis en place un cadre pour leur reporting ESG, l’accent étant mis sur la qualité plutôt que sur la quantité des données.

Les participants à l’enquête ont fait part de leurs préoccupations quant à leur capacité d’identifier, d’examiner et de réagir au reporting ESG.

Les difficultés et les coûts élevés liés à la sortie d’un fonds une fois qu’un investisseur s’est engagé, font que le retrait ou la rétention de capital est un phénomène rare en cas de divulgation de manquements aux critères ESG (ceci se produit seulement dans 18 % des cas).

L’étude illustre la récente polémique autour des investisseurs institutionnels, et en particulier les fonds de pension de grands organismes publics, éducatifs et religieux. Certains groupes de pression ont appelé au retrait ou à la diminution progressive des investissements dans des activités liées aux combustibles fossiles et autres investissements sectoriels ayant un impact potentiellement négatif sur l’environnement.

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Vincent Lebrun , associé et Private Equity Leader au sein de PwC Luxembourg, déclare :

« Depuis la crise financière, les investisseurs sont plus surveillés que jamais en matière d’engagement et d’impact environnemental et social. Jamais les régulateurs, les décideurs, les ONG et l’opinion publique n’ont été aussi exigeants envers les investisseurs en matière de responsabilité et d’efficacité au-delà du simple rendement financier et cela n’est pas près de changer. Pour ces investisseurs, il est évident que le fait d’identifier les pistes d’améliorations de la gestion des risques liés aux questions environnementales, sociales et de gouvernance ne peut que protéger leur placement et en accroître la valeur. D’autant qu’ils sont de plus en plus nombreux à constater l’impact positif d’une prise en compte des questions ESG sur la performance. »

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Et Laurent Rouach , associé et Sustainability Leader sein de PwC Luxembourg de conclure :

« Il existe déjà des référentiels permettant une évaluation, un suivi et un reporting efficaces des questions ESG. Ces référentiels permettraient aux LPs de tirer parti de leur pouvoir financier pour amener un changement durable, répondant ainsi aux préoccupations des parties prenantes : régulateurs, décideurs, ONG et opinion publique... Les questions ESG doivent être intégrées dans les stratégies d’investissement en private equity. Ceci pourrait marquer une évolution dans la façon dont les investisseurs utilisent leur pouvoir : plutôt que de menacer de retirer leurs investissements, ils pourraient utiliser leur influence afin de faciliter une transition vers une économie à faible intensité carbone. Ainsi, ils pourraient non seulement définir un échéancier pour cette évolution mais également permettre l’obtention du financement essentiel pour y parvenir. »

Pour télécharger le rapport Bridging the gap (en anglais uniquement), rendez-vous sur http://www.pwc.lu/en/sustainability/docs/pwc-sustainability-bridging-the-gap.pdf .

Définition

L’« investissement responsable » est une démarche qui intègre l’importance des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) en plus des données financières traditionnelles. Elle repose sur l’idée que traiter les questions ESG permet de protéger la valeur et d’optimiser le rendement d’un portefeuille, surtout à long terme. Le concept englobe notamment l’investissement éthique, l’investissement socialement responsable, l’investissement durable, l’investissement d’impact et l’investissement « triple bottom line ». Les partisans de l’investissement responsable peuvent décider d’exclure un secteur entier qu’ils considèrent comme contraire aux exigences de durabilité ou d’éthique ou, inversement, privilégier les entreprises affichant des performances supérieures aux autres en matière d’ESG. Certains cherchent à investir dans des entreprises ayant un impact tangible et positif sur le plan environnemental ou social. Les investisseurs responsables sont de plus en plus nombreux à chercher à enrichir leur procédure d’investissement existante en lui ajoutant une analyse ESG.

Méthodologie  :

Pour réaliser cette étude, PwC a mené des entretiens individuels avec 60 commanditaires de 14 pays, totalisant quelque 500 milliards USD d’allocation aux gérants ou general partners (GP) de fonds de private equity. Les participants à l’enquête ont répondu sur la base du volontariat, d’où une surreprésentation probable des investisseurs relativement avancés dans leur approche de l’investissement responsable. Le panel était composé à 30 % de fonds de pension, à 20 % de gestionnaires d’actifs et à 7 % de fonds souverains ou publics. Parmi les répondants figuraient de grands fonds de pension du monde entier, comme le CalSTRS (caisse de retraite de l’enseignement public de Californie), l’USS (caisse de retraite de l’enseignement supérieur britannique), la caisse de retraite de BT, le West Midlands Pension Fund, le Wellcome Trust, un fonds de pension suédois et des fonds confessionnels aux États-Unis et en Finlande. Parmi les principaux gestionnaires d’actifs figuraient les sociétés Aberdeen, Hermes GPE, F&C et BlackRock.

[1]Des investisseurs institutionnels apportant un capital sous forme de private equity

 

 

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Publié le mardi 9 juin 2015
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