L'ascension du Label ESR

L’ascension du Label ESR

A travers son Guide et son Label ESR, l’INDR pousse les entreprises du pays à assumer leurs responsabilités envers leurs employés, la planète et les autres membres de la société.

Une entreprise ne peut pas fonctionner aux dépens de la société. Et même si c’est tenable dans l’instantané, une telle situation est impossible à long terme , déclare Norman Fisch, coordinateur de l’INDR (Institut national pour le Développement durable et la Responsabilité sociale des entreprises). A travers son Guide et son Label ESR, cet organe pousse les entreprises du pays à assumer leurs responsabilités envers leurs employés, la planète et les autres membres de la société. Selon lui, gérer une entreprise en considérant uniquement des aspects économiques et financiers est dépassé . Interview.

Votre programme entreprise socialement responsable - ou ESR - a été lancé en 2010. C’est donc son cinquième anniversaire cette année. Comment est-il né ?

Notre structure a été fondée par l’UEL en 2007. A l’époque, différents organismes promouvaient des initiatives spécifiques pour sensibiliser à la RSE. L’idée est alors venue de créer un label commun pour récompenser des entreprises matures en termes de RSE. En 2010, nous avons lancé le projet via plusieurs workshops, en collaboration avec de nombreux acteurs professionnels. Durant ces ateliers, nous avons dressé une liste de 500 critères reflétant la responsabilité en entreprise. La première version de notre Guide ESR était née.

Les firmes qui le souhaitaient nous demandaient ce questionnaire, sorte de check-list des items recensés. Elles pouvaient ainsi se positionner par rapport à la question de leur responsabilité sociale. Cette tentative était l’une des premières du genre en Europe. Durant trois années, ce système référentiel était notre outil principal.

Nous l’avons ensuite réorganisé pour prendre en considération la taille de l’entreprise ou encore son secteur d’activité. En collaboration avec les principaux acteurs de la RSE au Luxembourg, nous avons défini une base commune de la RSE pour le Luxembourg, qui reflète une centaine d’attentes de la société luxembourgeoise envers les entreprises, tout en veillant à respecter les normes internationales existantes, telles que l’ISO 26000 ou le Global Reporting Initiative. Ensuite, nous avons réorganisé les questions en quatre piliers. Aux trois piliers du développement durable – Economie, Social et Environnement – a été ajouté un quatrième chapitre Stratégie qui explique clairement ce qu’est la RSE. Il aide l’entreprise à identifier sa responsabilité sur base d’une évaluation des impacts de ses activités sur la société. Personnalisable, il établit une méthodologie des politiques à instaurer par rapport aux trois autres thématiques. Nous avons réduit les 500 questions d’origine à 126 thématiques générales. Chacune de ces thématiques RSE est agrémentée d’une échelle de valeur exprimée en quatre niveaux de maturité en RSE. Cette échelle permet de sortir d’une dualité trop simpliste acquis/non acquis, pour passer à une évaluation progressive. Les échelons de maturité sont les suivants : la sensibilisation, la mise en œuvre, l’appréciation de sa performance et enfin le partage.

Le guide s’est ainsi développé en un outil plus complet, plus pédagogique, plus simple d’utilisation et plus performant. Le résultat est un tableau de bord pratique, structuré et facile à utiliser qui permet de situer concrètement son entreprise et de définir des objectifs à atteindre. Issu d’un travail collaboratif entre les acteurs du milieu, ce Guide fait autorité en la matière au Grand-Duché.

Après avoir consulté le Guide ESR, quelles sont les étapes pour obtenir le Label ESR ?

Si une entreprise obtient une moyenne suffisante lors de son évaluation par le Guide ESR, elle peut prétendre au label. En pratique, ce cheminement se déroule généralement en quatre étape.

La première est celle de la sensibilisation. La compagnie se rend sur le site www.esr.lu et y découvre le Guide. En tant qu’outil didactique, le Guide explique très simplement ce qu’est la RSE, et décrit les attentes pour gérer les différentes thématiques.

Le second niveau est atteint lorsqu’une entreprise passe le test, c’est l’évaluation. La compagnie fait un diagnostic en ligne et définit une stratégie RSE. Elle désigne un responsable de la coordination de la RSE en son sein. Un grand avantage du nouveau système est un filtrage préalable. Lorsqu’une entreprise accède au référentiel, elle doit indiquer son secteur d’activité, son type d’occupation et sa taille. La check-list s’adapte en conséquence. Par exemple, une entreprise sans activité de production ne devra pas tenir compte de cette problématique. Le questionnaire est généré de façon personnalisée et intelligente. Une fois le formulaire rempli, nous proposons d’en communiquer le résultat pour la somme de 120 euros. Je me rends alors dans l’entreprise. Nous parcourons ensemble les objectifs atteints, les items à améliorer et nous analysons le plan d’action.

La troisième étape est celle de l’engagement. La direction déclare officiellement qu’elle assume sa responsabilité en suivant nos recommandations. Une fois le niveau de maturité RSE augmenté, la compagnie s’évalue de nouveau.

Lorsque son score est suffisant, nous lançons alors la quatrième étape du programme ESR : la labellisation. Après une vérification par l’un de nos dix experts agréés, l’entreprise est invitée à une cérémonie officielle et reçoit sa précieuse récompense. Notre label est valable pour une période de trois ans et son coût est adapté à la taille de l’entreprise.

Quel est le bilan pour ce programme ?

Ces dernières années, nous avons structuré nos activités de manière plus académique. Nous avons créé des ponts, d’une part entre la RSE au Luxembourg et les grands standards internationaux, et de l’autre avec de nombreux acteurs locaux. Le résultat est concluant : la révision profonde de notre plateforme porte ses fruits. En effet, depuis son origine, 99 entreprises différentes ont été labellisées. De plus, 900 compagnies ont été sensibilisées à ce sujet en consultant notre Guide ESR. En outre, nous constatons une forte fidélisation des entreprises labellisées, qui reviennent vers nous lorsque leur attestation arrive à terme. Ce taux élevé de re-labellisation est un indicateur clé de notre succès.

L’initiative de l’INDR reflète une approche visionnaire, motivée par le principe selon lequel la RSE est le meilleur moyen pour le monde économique de contribuer au développement durable. Et les conséquences pour le pays sont très positives : des entreprises plus compétitives et une meilleure image de l’entrepreneuriat.

Photo : Norman Fisch

Article fourni par notre partenaire INDR - www.indr.lu

Source LG Magazine

 

Article
Article
Publié le lundi 18 janvier 2016
Partager sur
Avec notre partenaire
Nos partenaires