L'anniversaire d'une retentissante victoire contre la barbarie !

L’anniversaire d’une retentissante victoire contre la barbarie !

Le 1er mars 1999, le Traité d’Ottawa interdisant la production, l’utilisation, le commerce et le stockage des mines antipersonnel entrait en vigueur. Pour la première fois dans l’Histoire, 122 Etats interdisaient une arme conventionnelle. Au cœur de cette victoire, une coalition de six ONG, dont Handicap International. Aujourd’hui 161 Etats sont parties à ce Traité qui représente une véritable avancée : le nombre de victimes annuelles recensées a été divisé par cinq, plus de 4.000 km2 de terres ont été déminés et 70 millions de mines stockées par les Etats ont été détruites. Cet anniversaire doit être également l’occasion de rappeler que la mobilisation ne doit pas faiblir, notamment envers les Etats qui n’ont toujours pas adhéré au Traité, comme les Etats-Unis ou ceux, comme la Syrie, qui en utilisent encore.

Une victoire historique

Face au scandale des mines antipersonnel, Handicap International et cinq autres ONG lançaient en 1992 la Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel (ICBL). Le 3 décembre 1997, celle-ci aboutissait à la signature du traité international interdisant l’utilisation, la production, le stockage et le transfert de ces armes. C’est la première fois de l’Histoire du désarmement que la mobilisation de la société civile permettait d’interdire une arme conventionnelle. Le 10 décembre de la même année, les organisations de ICBL recevaient le prix Nobel de la paix. « Ce Traité a permis des avancées considérables concernant l’interdiction des mines antipersonnel. Le Luxembourg a d’ailleurs montré très tôt son engagement contre ces armes barbares en signant le Traité dès son ouverture le 4 décembre 1997 et l’a rapidement ratifié », précise Martin Lagneau, directeur Handicap International Luxembourg. Le traité compte aujourd’hui 161 Etats parties, tandis que 33 pays refusent toujours d’y adhérer. « Parmi eux, trois des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies n’ont pas encore rejoint le Traité, il s’agit des Etats-Unis, de la Chine et de la Russie » .

Des avancées qui se fragilisent avec de nouvelles utilisations

Sur le terrain, l’interdiction des mines antipersonnel a permis de réduire quasiment à néant l’utilisation de ces armes et de diviser par cinq le nombre de victimes recensées entre 1999 et 2013. Plus de 4 000 km2 de terres ont été déminés et 70 millions de mines stockées par les Etats ont été détruites. 27 Etats ont totalement terminé la décontamination de leur territoire grâce à la mise en œuvre de ce Traité. Handicap International est l’un des acteurs internationaux majeurs pour l’application du Traité dans les pays minés : aujourd’hui l’association mène ou soutient des projets pour lutter contre ces armes dans 37 pays dans le monde (déminage, éducation aux risques, assistance aux victimes…). Ces avancées sont malheureusement fragilisées par de nouvelles utilisations de mines antipersonnel, comme en Syrie ces deux dernières années. Les champs de mines présents dans 71 pays et territoires continuent de blesser et tuer. Toutes les deux heures, une nouvelle victime de ces armes est recensée dans le monde, 78% sont des civils et près de la moitié d’entre elles sont des enfants.

Les Etats-Unis doivent faire preuve d’exemplarité

Handicap International rappelle également que la mobilisation doit se renforcer envers les Etats qui n’ont pas adhéré au Traité, comme les Etats-Unis. Cette posture est en opposition avec une attitude pourtant exemplaire de leur part : les Etats-Unis sont les premiers bailleurs de l’action contre les mines avec plus de 2 milliards de dollars américains versés depuis 1993 pour réduire la menace de ces armes et des restes explosifs de guerre. Ils n’ont plus utilisé de mines antipersonnel depuis 1991, n’en produisent plus depuis 1997 et n’en exportent plus depuis 1992. « La position des Etats-Unis est difficilement compréhensible. Ils devraient montrer l’exemple à suivre car nous redoutons de voir la Chine et la Russie se retrancher derrière l’immobilisme des Etats-Unis pour ne pas adhérer au Traité », précise Martin Lagneau. Le président Barack Obama avait lancé en 2009 un examen de la politique américaine sur les mines antipersonnel, de manière à déterminer si le pays était prêt à rejoindre le Traité d’Ottawa. Depuis, les ONG étroitement impliquées comme Handicap International, attendaient avec impatience les résultats de cet examen. La perspective de la 3e Conférence d’examen du Traité d’interdiction des mines antipersonnel qui se déroulera à Maputo (Mozambique) en juin 2014, devrait inciter les Etats-Unis à prendre dès maintenant des engagements concrets.

Communiqué par Handicap International / Photo : En juin 2013,un démineur de Handicap International utilise un détecteur de métal sur un champ de mines aux environs de Tula ( Nord Liban) . ©G. Dubourthoumieu / Handicap International

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Publié le vendredi 28 février 2014
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