L'Australie reconnaît officiellement la dégradation de la Grande Barrière de corail

L’Australie reconnaît officiellement la dégradation de la Grande Barrière de corail

Mercredi 11 juillet, l ’Australie a officiellement reconnu la dégradation de la Grande Barrière de corail dont l’état est désormais qualifié de « médiocre ». L’Unesco a déjà menacé de la placer parmi les sites en danger.

Le ministre de l’Environnement, Mark Butler, a rendu public un rapport attestant l’altération régulière du récif corallien depuis 2009 sous l’effet de cyclones et d’inondations malgré le recul des pollutions agricoles.

« Les épisodes climatiques extrêmes ont un impact significatif sur l’état général de l’environnement marin (de la Grande Barrière), lequel a décliné de moyen à médiocre », souligne le rapport. Les écosystèmes du récif présentent « une tendance à la dégradation de leur état en raison d’une qualité de l’eau qui reste mauvaise et les effets cumulatifs du changement climatique et d’une augmentation, en fréquence et en intensité, des événements (météorologiques) extrêmes », ajoute-t-il.

Les rejets de nitrates (-7%), de pesticides (-15%), de sédiments (-6%) et d’autres polluants ont diminué dans l’intervalle, faisant également baisser les invasions d’une étoile de mer coralliphage. Mais les inondations côtières de 2010-2011 puis le cyclone Yasi ont gravement endommagé la Grande Barrière, ravageant 15% de surface de corail.

« Une régénération complète prendra des décennies », prévient le rapport, jugé alarmant par les organisations de protection de la nature.

Elles se réjouissent des efforts accomplis mais soulignent que les objectifs n’ont pas été remplis. Les attaques d’étoiles de mer, par exemple, ont diminué de 13% alors que l’objectif était de 50%.

« Il existe des solutions », a réagi Nick Heath, du Fonds mondial pour la nature (WWF). « Nous devons investir plus, mieux cibler nos actions sur les points de pollution les plus importants », a-t-il dit.

Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco en 1981, la Grande barrière a perdu plus de la moitié de ses coraux au cours des 27 dernières années sous l’effet de facteurs météorologiques (tempêtes), climatiques (réchauffement) et industriels, selon la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences.

Elle s’étend sur environ 345.000 km2 le long de la côte est australienne, et constitue le plus vaste ensemble corallien du monde avec 3.000 « systèmes » récifaux et des centaines d’îles tropicales.

Un collectif international d’océanologues a récemment appelé le gouvernement australien à protéger la Grande Barrière des déchets de dragage générés par l’aménagement de ports et la navigation dus en particulier à l’industrie minière.

L’Australie est l’un des grands émetteurs de rejets polluants en raison de sa dépendance aux centrales au charbon et à ses exportations de minerais en Asie.

L’Unesco a menacé de placer la Grande Barrière au nombre des sites en danger en 2014 si aucune mesure n’était prise pour limiter le développement de l’industrie sur le littoral. Ses recommandations, si elles ne sont pas suivies par les Etats, peuvent entraîner à terme un retrait de la liste du Patrimoine.

Texte AFP / Photo par LeGuik sur Flickr

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Publié le mercredi 10 juillet 2013
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