Google et la FAO : nouvelle ère de conscience de l'environnement destinée à tous

Google et la FAO : nouvelle ère de conscience de l’environnement destinée à tous

Les informations géo-spatiales et forestières constituent une première étape vers une révolution de la gestion des ressources naturelles en temps quasi réel.

15 avril 2016, Rome- La FAO et Google travaillent conjointement pour faire des données satellitaires à haute résolution un outil quotidien afin de gérer les ressources naturelles mondiales. Cette initiative intervient dans le cadre d’un effort commun en passe de changer la démarche de développement durable engagée dans le monde.

Au cours de l’événement, le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, et Rebecca Moore, Directrice de Google Earth, Earth Engine et Earth Outreach ont salué les derniers efforts effectués dans le cadre du partenariat établi  récemment . La rencontre fait suite à une semaine de formation et de réflexion au siège de la FAO, à Rome.

Cette collaboration permet déjà aux chercheurs et aux gestionnaires des ressources dans plusieurs pays d’évaluer l’utilisation du sol pour chaque parcelle de terrain identifiée par les satellites. Il s’agit d’un grand pas en avant en ce qui concerne le renforcement des aptitudes en matière d’évaluation de la capacité de stockage du carbone ou d’élaboration d’une approche nationale envers la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Par exemple, des données de télédétection facilement accessibles et mises à jour rapidement permettent une évolution en matière de gestion forestière, passant de rapports d’inventaires à une évaluation de la situation forestière en temps réel, en ouvrant à une nouvelle perception scientifique.

La FAO et Google contribuent au lancement d’une campagne de sensibilisation à l’environnement sans précédent a déclaré le Directeur général de la FAO José Graziano da Silva.

Il s’agit dans un premier temps de mettre l’accent sur le secteur forestier où des experts nationaux peuvent, après avoir suivi une courte formation, utiliser le logiciel de la FAO et les archives de données géo-spatiales accessibles de Google pour mener à bien, et ce en l’espace de quelques heures, des exercices de cartographie et de classification qui auparavant pouvaient prendre des semaines ou encore des mois. Il existe de nombreuses opportunités de collaboration future qui pourraient contribuer à l’innovation dans plusieurs domaines allant des habitudes alimentaires et de la lutte antiparasitaire à la gestion de l’eau et au changement climatique.

Plus la participation sera élevée et mieux ça marchera a indiqué M. José Graziano da Silva. Comprendre les effets du changement climatique, planifier une efficacité accrue de la production et de la distribution alimentaire et assurer le suivi des progrès vers la réalisation des Objectifs de développement durable, nécessite des données plus régulières et plus précises sur l’environnement et son évolution , a-t-il ajouté.

De tels partenariats révèlent la véritable utilisation de nos produits , a déclaré Rebecca Moore, Directrice de Google Earth, Earth Engine & Earth Outreach, une équipe qu’elle décrit comme conçue pour faire de la science . Ce partenariat avec la FAO est une opportunité pour chacun d’offrir ses atouts pour faire une différence pour les générations à venir a-t-elle déclaré.

Repousser les limites de la technologie

Le concept, selon lequel Google facilite l’accès à ses données et à sa capacité de traitement alors que la FAO imagine de nouveaux moyens d’extraire des informations utiles, a déjà évolué vers un domaine novateur, avec notamment une évaluation mondiale des terres arides, autour duquel des experts nationaux, des chercheurs universitaires, des institutions partenaires et la FAO ont uni leurs forces lors d’un exercice en open source. Les résultats de cet exercice seront publiés dans le courant de l’année.

Le Service de lutte antiacridienne de la FAO a utilisé Google Earth Engine pour améliorer les prévisions et lutter contre la résurgence du criquet pèlerin.

Les satellites ne sont pas en mesure de détecter les insectes mais peuvent accélérer l’identification de zones potentielles de reproduction et améliorer l’efficacité des interventions sur le terrain. D’autres applications prospectives de cette technologie pourraient permettre de réduire les pertes de rendement des récoltes et d’améliorer la santé des végétaux. Le suivi du couvert forestier a démontré son utilité au Costa Rica, où les arbres offrent un habitat aux oiseaux amateurs de scolyte des baies du caféier, un insecte capable de détruire jusqu’à 75 pour cent des cultures d’un producteur de café. 

D’autres utilisations novatrices apparaîtront au fur et à mesure que les gens apprendront à se servir des outils FAO, Open Foris et CollectEarth. 

Vers la fin du mois de mai, une équipe de la NASA, l’Administration nationale de l’aéronautique et de l’espace des Etats-Unis, se rendra à Rome pour étudier la manière d’utiliser ces outils. 

Google a constitué des archives colossales d’images du satellite Landsat depuis 1972 sur le cloud et a récemment ajouté des données fournies par Copernicus, le système européen de surveillance de la terre, qui sont d’ailleurs particulièrement utiles pour la réalisation d’études rapides, en temps réel, puisqu’elles couvriront la même parcelle de terre tous les cinq jours. Outre l’intérêt pour l’utilisation des sols, Google travaille également à la collecte de données au moyen de capteurs à distance afin de suivre les tendances mondiales en matière de gestion de l’eau, y compris la disponibilité et les réserves.

Visualiser à la fois les forêts et les arbres

L’imagerie satellitaire ne saurait remplacer les connaissances et l’expertise locale, souvent qualifiées de vérité de terrain, mais elle pourrait optimiser l’efficacité, la qualité, la transparence, la crédibilité et surtout l’efficacité de la collecte de données, en vérifiant les données cartographiques mondiales déjà existantes.

Par exemple, en zoomant sur des parcelles particulièrement granuleuses, les chercheurs et les membres du gouvernement sont en mesure de faire la différence entre une diminution temporaire du couvert forestier due aux récoltes et une déforestation provoquée par des changements dans l’utilisation des sols, une différence technique importante en matière de séquestration du carbone. Au même titre, les citoyens pourraient utiliser les ressources naturelles de manière plus efficace et même en signaler les abus.

Nous serons en mesure de procéder, tous les 10 jours, à des évaluations forestières et dans un futur proche à une évaluation des réserves alimentaires, qui sont particulièrement importantes en cette période de changement climatique , a déclaré René Castro, Sous-Directeur général de la FAO et responsable du Département des forêts. 

Communiqué par la FAO - www.fao.org

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Publié le jeudi 21 avril 2016
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