Environnement en Afrique du Sud : pour transformer un bel essai, ne pas relâcher l'effort

Environnement en Afrique du Sud : pour transformer un bel essai, ne pas relâcher l’effort

En deux décennies depuis la fin de l’apartheid, l’Afrique du Sud a fait un pas de géant dans le domaine de l’environnement, se rapprochant des standards environnementaux du monde développé et parfois même les dépassant. Malgré tout, son économie continue d’afficher une forte intensité de carbone, beaucoup de ses cours d’eau et lacs sont pollués, et les poêles à charbon et à pétrole dégradent la qualité de l’air à l’intérieur de millions de logements.

Dans son premier Examen environnemental de l’Afrique du Sud , l’OCDE loue les réformes de politique environnementale accomplies par le pays. En même temps, elle appelle l’économie la plus puissante d’Afrique à garder la croissance verte en ligne de mire, de manière à passer à un modèle sobre en carbone qui améliorera le bien‑être de tous les Sud‑Africains et préservera la richesse de son environnement naturel.

« Les progrès sont remarquables, mais beaucoup reste à faire », a déclaré Simon Upton, directeur de la Direction de l’environnement de l’OCDE. « Tout en œuvrant à stimuler la croissance économique et à accroître les revenus, l’Afrique du Sud doit relever un défi de taille, à savoir prendre la biodiversité en considération dans ses politiques minière, énergétique, des transports et de gestion des côtes. »

L’apartheid a gravement dégradé la biodiversité

L’Afrique du Sud se classe parmi les 17 pays où la biodiversité est la plus riche. Toutefois, pendant l’apartheid, l’extraction et la transformation de minerais, la production d’énergie et l’urbanisation ne connaissaient pas d’entraves. Il en résulte qu’un quart des écosystèmes fluviaux sont aujourd’hui gravement menacés, que les ressources en eau sont appauvries et que les habitats naturels et la biodiversité sont dégradés.

La qualité de l’eau et l’assainissement ont été nettement améliorés, mais les conditions sanitaires restent médiocres et les émissions des poêles à charbon, à bois ou à pétrole polluent l’air à l’intérieur des logements. Ces facteurs environnementaux font partie des principales causes de maladie et même de décès chez les jeunes enfants, et contribuent à maintenir l’espérance de vie à seulement 51 ans.

Grosse consommatrice de charbon, l’Afrique du Sud est aussi l’un des 20 principaux émetteurs de gaz à effet de serre. Le ratio de ses émissions à sa production économique y est parmi les plus élevés dans sa catégorie. Elle s’est librement engagée à réduire ses émissions, à condition de recevoir un soutien des pays développés. La réduction des subventions explicites et implicites qui encouragent à utiliser du charbon pour produire de l’électricité doit être un élément fondamental de la stratégie appliquée pour y parvenir.

Accord sur l’économie verte

Depuis la fin de l’apartheid, l’Afrique du Sud s’est dotée d’un cadre juridique et réglementaire parfois plus élaboré que celui de beaucoup de pays membres de l’OCDE dans le domaine de l’environnement. En 2011, elle a annoncé un Accord sur l’économie verte, qui vise à favoriser les partenariats avec le secteur privé et d’autres parties prenantes pour verdir l’économie. Toutefois, les autorités locales disposent rarement du pouvoir nécessaire pour mettre en œuvre des politiques vertes. L’agriculture, les activités manufacturières, l’extraction et la transformation de minerais, l’urbanisation, l’exploitation forestière et la pêche exercent toutes une pression sur la biodiversité.

L’examen de l’OCDE présente 36 recommandations. Il préconise par exemple de réduire les subventions explicites et implicites qui favorisent la consommation de charbon et d’électricité ; d’étudier la possibilité d’instaurer des taxes liées à l’environnement ; de faire plus d’efforts pour prendre la biodiversité en compte dans le développement économique ; et de mettre en œuvre rapidement la taxe sur le carbone envisagée. Il conseille aussi de consacrer des investissements importants aux infrastructures, pour améliorer l’accès aux services environnementaux comme l’eau, l’assainissement et la gestion des déchets, et en accroître la qualité.

Cet ouvrage fait partie d’une série de publications de l’OCDE sur les politiques de l’Afrique du Sud. Il marque une nouvelle étape dans l’établissement d’une coopération de plus en plus étroite entre ce forum de politique économique, fort de 34 membres, et l’Afrique du Sud.

Communiqué par l’OCDE / Photo : Capetown Stadium by ©Abdullah Al-Muashi

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Publié le mercredi 4 décembre 2013
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