Des éoliennes derrière les donjons

Des éoliennes derrière les donjons

Alors qu’en Normandie, l’installation d’éolienne sur une plage du débarquement fait toujours débat, bien plus près de chez nous aussi, à Manderen, la modernité environnementale se dispute à l’histoire.

Etre une région frontalière à ses avantages, comme ses inconvénients ! Le maire de la ville de Manderen (57, France) et ses citoyens en font actuellement l’amer constat avec leurs voisins allemands qui ont entamé la construction de sept éoliennes. Un projet écologique noble qui pourrait être parfait si ce n’est un petit détail, son emplacement : pile à la frontière avec la petite commune française d’environ 500 habitants.

Et si, parmi les inquiètudes de Régis Dorbach, le maire de la ville qui dit n’avoir jamais été prévenu d’une telle entreprise qui aurait pourtant dû faire l’objet d’une étude transfrontalière, on trouve les nuisances sonores et esthétiques, on y retrouve une autre, bien plus importante : la nuisance historique !

A qui la faute ?

Installés à environ 1,2 km du château de Malbrouck, ces donjons à hélices géants (200 mètres de hauteur) seront en plein dans « l’alignement » de ce château fort construit au XVe siècle et classé monument historique en 1930.

Surpris de ne l’apprendre qu’à quelques mois de la mise en fonction des appareils (prévue à la fin de l’année), le maire de Manderen a cherché à savoir comment un tel projet avait-il pu prendre forme sans que lui, ni sa population n’aient été averti. Du côté de VSE, la société allemande à l’origine du chantier, on assure que la Préfecture de Moselle a été prévenue mais que cette dernière est restée silencieuse. Aujourd’hui, la Préfecture de Moselle dit devoir « vérifier si toutes les procédures de construction ont bien été respectées ». Et même si ce n’était pas le cas, n’est-ce pas désormais trop tard pour stopper l’installation des sept géantes qui devraient alimenter 16.500 foyers en électricité ?

Au final, et alors qu’une pétition a déjà été publiée sur Internet pour s’opposer au projet, Roger Dorbach, ses habitants, les touristes et les amoureux du château de Malbrouck n’ont plus qu’une carte à jouer face au refus catégorique des allemands de stopper le projet (bien trop avancé), qu’un seul espoir : réussir à convaincre leurs voisins de revoir à la baisse la taille des éoliennes et essayer ainsi d’harmoniser le plus possible l’histoire et la modernité pour un avenir meilleur pour tous !

Photo ©Florie Colarelli

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Publié le vendredi 2 août 2013
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