70 participants de 26 pays de l'UE présents à NEREUS COST Action Meeting au Luxembourg

70 participants de 26 pays de l’UE présents à NEREUS COST Action Meeting au Luxembourg

Le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST), en partenariat avec l’Université de Chypre, a organisé à Belvaux les 29 et 30 octobre un workshop sur les questions relatives au traitement des eaux usées.

Les technologies actuelles de traitement utilisées dans les projets de réutilisation de l’eau sont limités dans leur capacité à éliminer complètement les micropolluants, les bactéries résistantes aux antibiotiques (ARB) ou encore leurs gènes (Gs) codant pour cette résistance. Le risque lié à ces problématiques émergentes dans la réutilisation de l’eau n’est pas toujours bien compris. Pour les pays où l’eau est un bien rare, ce sont des problématiques importantes qui souvent limitent la mise en œuvre de projets de réutilisation de l’eau. Pour le Luxembourg, l’élimination des micropolluants et ARB & Gs soulève également un enjeu important, tant pour l’intérieur du pays, en raison de l’impact futur sur une hausse du prix de l’eau liée à la mise en place de procédés de traitement de pointe, que pour l’extérieur du pays, du fait que le Luxembourg souhaite être un bon voisin pour les pays de l’UE qui reçoivent ses eaux de rivière.

Par ailleurs, les réactions du grand public sur les risques réels ou supposés liés à l’importation et l’exportation au sein de l’Europe de produits irrigués avec de l’eau recyclée devraient aussi être considérés.

Ces 29 et 30 octobre dernier, 70 représentants de NEREUS COST Action (ES1403), provenant de 26 pays de l’Union Européenne, d’Ukraine, d’Australie et de Hong Kong sont venus au Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) à Belvaux pour discuter de ces thématiques. Cette action est l’une des plus grandes actions menées au sein du programme cadre européen COST, réunissant 30 pays membres mais également des représentants des États-Unis (à travers l’US EPA et des Universités), d’Australie, de Singapour, de Corée du Sud, d’Ukraine, de Géorgie, de Jordanie et de Tunisie.

Parmi les scientifiques présents à cet événement figurait une des dirigeantes du NEUREUS COST Action , le Prof. Assoc. Dr. D. Fatta-Kassinos de l’Université de Chypre, une chercheuse très respecté dans le domaine du traitement de l’eau. Selon elle, la fermeture du cycle de l’eau urbaine est aujourd’hui d’une importance significative, et les eaux usées en milieu urbain doivent être considérées comme une ressource et non un flux de déchets. La réutilisation des eaux urbaines usées est une pratique qui existe déjà dans différentes régions arides et semi-arides à travers le monde, ainsi qu’en Europe. Elle est utilisée par exemple pour l’irrigation agricole ou pour l’irrigation urbaine. En plus de cela, iI y a aussi la réutilisation indirecte d’eau (dans la plupart des cas non prévue), un terme qui se réfère à la production d’eau potable à partir d’eau de rivières dans lesquelles se jettent des eaux usées traitées, une pratique répandue en Europe comme dans de nombreux autres pays.

Par conséquent, il est temps de se pencher sur les manques de connaissances relatives aux questions émergentes telles que la résidence de micropolluants et de bactéries résistantes aux antibiotiques ou encore les gènes de résistance présents dans l’environnement suite à des rejets ou des pratiques de réutilisation des eaux usées.

M. Jaroslav Slobodnik, Président de l’Association NORMAN , souligne : « Il est extrêmement important de développer des méthodes d’évaluation des risques à travers l’Europe afin que les risques liés aux polluants émergents et la résistance aux antibiotiques soit correctement évalués et atténués ».

Prof. Dr. Tong Zhang, un expert de l’Université de Hong Kong, orateur invité à l’événement, a illustré que la technique de séquençage haut débit des génomes microbiens dans des échantillons environnementaux est un outil puissant pour explorer la présence de résistance aux antibiotiques des bactéries dans l’environnement et pour trouver des solutions efficaces, afin de résoudre ce problème.

Pour illustrer un de ces problèmes dans son exposé intitulé « Est-il sûr d’irriguer avec des eaux usées recyclées ? » , le Prof. Dr Benny Chefetz de l’Université hébraïque a présenté son travail montrant que, sous certaines conditions, les composés pharmaceutiques actifs provenant de l’eau réutilisée peuvent potentiellement s’accumuler dans les produits végétaux irrigués.

Enfin, le Dr Carlo Duprel du Fonds National de la Recherche (FNR) qui a sponsorisé la réunion a fait la déclaration suivante : « Nous pensons qu’il est important d’accueillir les chercheurs de ce niveau au Luxembourg pour que notre propre communauté de recherche puisse développer les liens et connaissances dont ils ont besoin pour effectuer des recherches de haut niveau ».

L’un des principaux résultats de la réunion a été la décision de concentrer les activités de l’action COST sur la réutilisation de l’eau pour l’agriculture et la recharge des nappes, en ligne avec les efforts actuels de l’UE pour parvenir à une approche commune pour les Etats membres.

Source : www.list.lu

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Publié le lundi 9 novembre 2015
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