22 fois plus d'abeilles sur les toitures vertes

22 fois plus d’abeilles sur les toitures vertes

L’association de protection de la nature Natuurpunt, la Haute école PXL et l’expert en toitures végétalisées IBIC ont mené de concert plusieurs recherches dans le but de trouver un mélange de semences unique favorisant la prolifération des abeilles et autres insectes pollinisateurs sur des Api-toits®.

Un « Api-toit® » est une toiture favorisant la biodiversité via l’enrichissement de la faune et de la flore. Grâce aux espèces végétales présentes sur ces toits, les insectes butineurs trouvent de nouvelles sources de nectar à exploiter et peuvent ainsi accroitre à nouveau leurs populations. Bien qu’elles jouent un rôle majeur dans notre chaîne alimentaire, les abeilles ont vu leur population fortement diminuer ces trente dernières années.

L’autre objectif était de découvrir le meilleur substrat possible pour les Api-toits®. Les premiers résultats, tombés après plus de deux ans d’investigation, sont sans appel : le substrat joue un rôle indispensable dans le foisonnement des insectes butineurs et le mélange de semences influe énormément sur celui-ci.

Des résultats probants

Quatorze toits, répartis sur l’ensemble de la Belgique, forment les laboratoires de test du projet Api-toit® mené de concert par l’association de protection de la nature Natuurpunt, la Haute école PXL et l’expert en toitures végétalisées IBIC. Carmen Van Mechelen, biologiste à la Haute école PXL, s’est penchée sur le volet botanique de l’étude. En collaboration avec l’association Natuurpunt, elle a dressé une liste restreinte des types de plantes nécessaires à la création du mélange pour les Api-toits®.

« La liste comporte plus de 40 espèces végétales parmi lesquelles figurent les fabacées (trèfles), les lamiacées et les compositées », souligne la biologiste. « Nous constatons aussi qu’une toiture végétalisée n’est pas l’autre et que tout dépend de sa localisation. Les facteurs environnementaux jouent donc un rôle non négligeable à un certain stade du développement de l’Api-toit®. Ainsi, un mur qui fait de l’ombre à la toiture végétalisée et la protège contre le vent, voire une légère différence de hauteur influant sur le niveau d’eau disponible localement sont autant de facteurs qui pèsent dans la balance pour mener à bien la flore des Api-toits®. »

Jens D’Haeseleer, entomologiste et collaborateur scientifique chez Natuurpunt est, quant à lui, chargé du contrôle des populations d’insectes pollinisateurs sur les toitures végétalisées. « Nous comptons 22 fois plus d’abeilles sur les toits grâce au mélange de semences spécial que lorsque nous utilisions le traditionnel mélange de sédum pour toitures végétalisées. Nous avons aussi remarqué que les pollinisateurs sont nettement plus attirés par ce mélange spécial, au détriment des toits sur lesquels nous avons parsemé un mélange d’herbes aromatiques standard pour toiture végétale extensive. Cela dit, rien ne sert de tirer des conclusions hâtives pour l’instant, et ce, même si les premiers résultats relatifs à notre mélange unique de semailles sont encourageants. »

La toiture d’avenir qui contre le réchauffement climatique

Dave Martens, General Manager chez IBIC, s’est occupé de l’installation même des Api-toits® avec son équipe. Il travaille aux cotés de l’équipe de recherche pour préparer la toiture de demain : un Api-toit® propice à l’accroissement des populations d’insectes pollinisateurs et à l’enrichissement de la faune et de la flore. Dave Martens explique : « Le principal objectif est de favoriser la prolifération des pollinisateurs bien trop souvent mis sous pression. D’ici quelques années, les conditions climatiques seront plus extrêmes, et grâce aux Api-toits®, nous parvenons à endiguer un tant soit peu ce phénomène néfaste pour la biosphère. »

L’expert en toitures végétalisées ajoute : « La Belgique dispose d’une énorme surface de toitures plates que nous pouvons d’ores et déjà rénover. En associant notre expertise en matière d’installation de toitures végétalisées et d’Api-toits® aux recherches très prometteuses relatives au développement d’un mélange de semences unique, nous apportons notre pierre à l’édifice pour la nature et la planète, mais aussi pour notre société. »

Ne croyez pas que tous les mélanges de semences sont « biodiversifiés »

Le General Manager d’IBIC poursuit : « Grâce à Natuurpunt, nous savons que les paquets de semences commercialisés, bien souvent tape-à-l’œil et qui prétendent être « biodiversifiés », ne sont pas plus biodiversifiés qu’ils en ont l’air. Les espèces végétalisées de ces produits n’apportent généralement rien de concret aux insectes pollinisateurs. Résultat : le prétendu impact sur la biodiversité est tout sauf significatif. C’est pourquoi nous avons décidé de concentrer tous nos efforts afin de stimuler véritablement la biodiversité sur nos Api-toits®. D’ailleurs, l’esthétique conférée au mélange de semailles est d’une importance moindre à nos yeux. »

Une étude prometteuse : chaque geste pour les abeilles compte

L’étude menée par les trois acteurs ci-avant mentionnés a débuté en 2018, mais a été interrompue et reportée d’un an à la suite des épisodes de sècheresse survenus en 2019. Les chercheurs espèrent tirer les conclusions les plus importantes de leur étude la fin de l’été 2022.

« Nous pensons que l’ombrage jouera un rôle beaucoup plus important dans la croissance des plantes que le type de substrat qui compose la toiture », anticipe Carmen Van Mechelen (PXL). Jens D’Haeseleer de Natuurpunt poursuit : « Nous constatons toutefois que les abeilles exploitent très peu les lieux de nidification prévus sur les Api-toits®. Il est donc indispensable de prévoir également des lieux de nidification au rez-de-chaussée, tels que des hôtels pour insectes, des dunes de sable, des bancs de sable et autres structures en bois pour abeilles. »

www.soprema.be

Article
Article
Publié le lundi 20 juin 2022
Partager sur
Avec notre partenaire
Nos partenaires