22 août : le Jour du Dépassement de la Terre

22 août : le Jour du Dépassement de la Terre

Global Footprint Network a fait les calculs : le 22 août est le Jour du Dépassement de la Terre. Bonne nouvelle, cela surviendra à l’échelle planétaire plus de trois semaines plus tard que l’an dernier. Mauvaise nouvelle, c’est provisoire et c’est lié à une contraction de l’empreinte écologique provoquée par COVID-19. Mauvaise nouvelle bis : le Luxembourg reste très mauvais élève !

« COVID -19 a provoqué une contraction de l’empreinte écologique de l’humanité, démontrant que le changement rapide des modes de consommation des ressources écologiques est possible. Cependant, un développement durable qui permettrait à tout-un-chacun de prospérer sur Terre ne peut être atteint que grâce à un véritable effort concerté » : c’est une des conclusions de l’organisation de Global Footprint Network.

Selon cet organisme international de développement durable, le Jour de Dépassement de la Terre aura lieu cette année le 22 août. Soit plus de trois semaines plus tard qu’en 2019.

« Cette date reflète une réduction de 9,3% de l’Empreinte écologique de l’humanité entre le 1er janvier et le Jour du Dépassement par-rapport à l’année précédente. Ceci est la conséquence directe des mesures de confinement qui ont été mises en place à travers le monde en réponse à la pandémie. Abattages forestiers et émissions de CO2 en baisse sont les principaux facteurs à l’origine du renversement historique de la tendance à long-terme de l’Empreinte Ecologique mondiale ».

L’Homme consomme 1,6 Terre

Pour autant, cette réduction soudaine n’est pas un revirement planifié qui permettrait d’atteindre l’équilibre écologique et le bien-être des populations, deux composantes du développement durable.

Chaque année, le « Earth Overshoot Day » marque la date à laquelle l’humanité a utilisé toutes les ressources biologiques que les écosystèmes naturels peuvent renouveler sur le cours de l’année entière (infographies sur https://www.overshootday.org/newsroom/infographics/)

Selon Global Footprint Network, « l’humanité utilise actuellement 60% de plus que ce qui peut être renouvelé ». L’Homme consomme donc comme s’il vivait sur 1,6 Terre, creusant un déficit écologique qui s’aggrave sans cesse depuis que le Dépassement a commencé, au début des années 1970.

Produire des résultats pérennes

L’impact de la pandémie ? Une empreinte carbone en baisse de 14,5%, une empreinte forestière en baisse de 8,4%. Si l’empreinte alimentaire semble ne pas avoir été affectée, « le système alimentaire mondial a subi d’importantes perturbations telles que la suspension temporaire des services de bouche et l’impossibilité pour les travailleurs agricoles migrants de franchir les frontières. Du champ à la table, le réseau de distribution a été compromis en de nombreux points, augmentant simultanément le gaspillage alimentaire et la malnutrition ».

Global Footprint Network conclut : « Les efforts accomplis à travers le monde pour répondre à COVID-19 ont démontré que le changement rapide des tendances de consommation des ressources écologiques est possible. Alors que les pays sortent de la crise sanitaire et portent leur attention sur la reconstruction de leur économie, les stratégies fondées sur la sécurité des ressources biologiques et la recherche d’une prospérité en harmonie avec le budget écologique de la planète sont bien plus susceptibles de produire des résultats satisfaisants et pérennes ».

Luxembourg, 2e place mondiale : l’impact pétrolier

Le site de l’organisation est riche en enseignements. Il propose notamment un « calculateur d’empreinte » , qui permet de se situer individuellement et collectivement.

Il donne aussi des indicateurs et des calculs [pays par pays-

On y rappelle par exemple la position du Luxembourg dans le grand concert mondial de l’empreinte carbone et de l’épuisement des ressources.

Le Grand-Duché a connu son « jour du dépassement » le 16 février… soit avant d’entrer dans le grand confinement. Et ce dépassement précoce donne au Luxembourg une peu enviable 2e place mondiale, derrière le Qatar (qui a « dépassé » le 11 février) et avant les Emirats arabes unis (7 mars).

Malgré des efforts très louables et bien marqués dans sa politique et son approche sur le développement durable, le champion des stations-services et du tourisme à la pompe reste coincé entre deux rois du pétrole…

Alain Ducat

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Publié le jeudi 11 juin 2020
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