100 jours sous la loupe climatique

100 jours sous la loupe climatique

Votum Klima, plateforme réunissant 15 organisations non gouvernementales luxembourgeoises, émet quelques critiques 100 jours après la mise en place du nouveau gouvernement. Elle appelle les ministres « à prendre la lutte contre le changement climatique à bras le corps ».

Mise à jour 27/02/2024 : l’action accueil des ministres est reportée au mercredi 6 mars à 10h30

Pour les élections législatives de 2023, Votum Klima* avait élaboré pour la troisième fois une liste de propositions et revendications concrètes et ambitieuses pour guider le futur gouvernement vers un Luxembourg décarbonisé, résilient et juste. Issu de l’effort collectif de 14 organisations de la société civile du Luxembourg, ce document comprend 18 revendications classées sous 3 thèmes principaux - une transition ambitieuse et juste pour le Luxembourg ; des responsabilités au-delà des frontières ; une transition sociétale au service du bien commun.

À l’époque de la campagne électorale, Votum Klima avait regretté que l’urgence climatique ne se reflétait pas assez dans les programmes des différents partis, et soulignait, notamment le manque d’ambition et de détails. Il en va de même pour l’accord de coalition sur lequel le gouvernement actuel se base pour développer ses politiques.

Une transition ambitieuse et juste pour le Luxembourg

Si tout le monde vivait comme les habitant·es du Luxembourg, il faudrait 7,3 planètes pour répondre aux besoins de l’humanité. Au-delà de l’empreinte carbone, l’environnement naturel et la biodiversité sont dans un état préoccupant. Pour développer la résilience des territoires et régénérer les ressources endommagées, un ensemble cohérent d’actions politiques ambitieuses et socialement justes sont nécessaires. Préservation de la biodiversité et des ressources en eau, le développement de la circularité de l’économie par le réemploi et le partage, sobriété énergétique et mobilité partagée, font partie des revendications développées. Ce sont ces revendications qui se reflètent le plus dans l’accord de coalition. « En même temps, il conviendra d’éviter que des procédures longues et fastidieuses, des conditions excessives et une bureaucratie dissuasive n’entravent les progrès dans d’autres domaines importants (logement, énergie etc.). » Le besoin de procédures rapides, claires, intelligibles et justes est aussi régulièrement mentionné. Votum Klima craint que cela ne contribue à diluer les mesures de lutte contre le changement climatique.

Des responsabilités au-delà des frontières

Les conséquences du changement climatique entravent l’amélioration des conditions de vie dans les pays du Sud global. Cette responsabilité du Luxembourg au-delà des ses frontières n’était pas présente dans la majorité des programmes et ne l’est pas non plus dans le programme de coalition. Plusieurs déclarations ont déjà été faites au cours des 100 premiers jours, notamment l’annonce du ministre de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité, après la COP28, que le Luxembourg contribuerait « avec une somme importante » au Fond des Pertes et Dommages. Jusqu’à présent cette annonce n’a pas été concrétisée monétairement. Votum Klima compte appeler le gouvernement à voter positivement lors du vote sur l’initiative directive sur le devoir de vigilance. Une abstention ou un vote négatif serait un échec pour les droits humains.

Une transition sociétale au service du bien commun

Le dérèglement climatique pose un défi majeur pour les sociétés dans leurs capacités à satisfaire les besoins humains de base. Sans changement profond de notre économie, de notre société et de nos modes de gestion et de gouvernance, la transition écologique ne pourra pas aboutir. Ce n’est que par un changement de paradigme, en remettant en cause la croissance économique comme seul étalon de réussite sociétal que nous pourrons résoudre les problèmes de pollution et d’inégalité grandissante. Votum Klima propose de lancer un débat citoyen sur ce thème.


La participation citoyenne est à nos yeux essentielle pour notamment impliquer davantage de citoyen·nes dans les débats de société et s’approprier les mesures climatiques mises en place.

L’accord de coalition et les déclarations des différents ministres en ces 100 jours ne nous font pas supposer une mise en question systémique des enjeux sociétaux ni une véritable implication des citoyen·nes, hormis un engagement à analyser « (l)es résultats de l’étude sur le Bureau du citoyen pour le climat, dirigée par l’Université du Luxembourg, (...) afin d’améliorer l’organisation de futurs projets similaires. »

Accueil des ministres après les 100 jours

Afin de permettre aux ministres du nouveau gouvernement de commencer à prendre la lutte contre le changement climatique à bras le corps, des représentant·es de Votum Klima les attendront le mercredi 6 mars à 10h30 à leur arrivée au conseil de gouvernement afin de remettre à chaque ministre les revendications et de les motiver à assumer leur importance face à l’urgence climatique, qui est pour Votum Klima une urgence primordiale à considérer et un enjeu transversal pour le bien de tou·tes. Car à notre avis il ne suffit pas de croire en l’intelligence des gens, comme le fait Monsieur Frieden (« ech gleewen un d’Intelligenz vun de Leit a sécherlech vun de Lëtzebuerger »), mais assurer un cadre efficace pour l’action climatique au Luxembourg.

Communiqué par Votum Klima

*Contributions des membres de Votum Klima : Greenpeace, ASTM, CELL, Caritas Luxembourg, Cercle de coopération, etika, Eurosolar Lëtzebuerg, frères des hommes, Fairtrade Lëtzebuerg, partage, SOS Faim, natur&ëmwelt, Vereenegung fir Biolandwirtschaft Lëtzebuerg a.s.b.l., proVelo.

Communiqué
Publié le vendredi 23 février 2024
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