0,6% du prix d'un t-shirt revient à son fabricant

0,6% du prix d’un t-shirt revient à son fabricant

C’est ce que touche en moyenne un ouvrier de l’industrie du textile pour un t-shirt conçu en fast fashion. À la fin du mois, on est loin d’un salaire vital. Un fait dénoncé par l’initiative citoyenne européenne « Good Clothes, Fair Pay », soutenue par Fairtrade Lëtzebuerg.

Initiatrice - avec Caritas Luxembourg - de la campagne nationale Rethink your Clothes pour une mode éthique et durable, l’ONG Fairtrade Lëtzebuerg a toujours défendu les droits des travailleurs. À l’opposé, la fast fashion se caractérise par le renouvellement incessant des collections vendues à bas prix. Malheureusement ces prix ne sont possibles qu’en exploitant les quelque 60.000 travailleurs concernés : salaires trop bas, travail des enfants, conditions de travail pénibles, etc. « Aujourd’hui, la majorité de ces personnes gagne en moyenne 2 fois moins que le salaire vital, nécessaire pour pouvoir vivre dans des conditions de vie décentes », explique l’ONG.

« Le salaire vital est un droit humain, pas un luxe. C’est une condition préalable pour briser le cycle de la pauvreté et un impératif pour garantir le respect d’autres droits humains, comme l’accès à la santé, à l’éducation, à une alimentation suffisante et nutritive, et bien d’autres encore. » Fairtrade Lëtzebuerg

Malheureusement, les obligations des marques et entreprises ne sont pas encore assez contraignantes. Elles ne suffisent pas pour mettre un terme à ces problématiques. Un cadre légal en faveur des droits humains des travailleuses et travailleurs est nécessaire pour le secteur vestimentaire.

C’est pourquoi le mouvement Fairtrade, dont fait partie Fairtrade Lëtzebuerg, soutient aujourd’hui l’action « Good Clothes, Fair Pay ». Cette initiative citoyenne européenne (ICE) souhaite mettre la pression sur la Commission européenne grâce à la démocratie participative. « Si ladite campagne récolte 1 million de signatures, l’Union européenne sera tenue de donner une réponse à la demande citoyenne européenne ».

Cette demande, la voici : introduire une législation, qui se doit d’atteindre, entres autres, les objectifs suivants :

  • exiger des entreprises qu’elles recensent, préviennent et atténuent les incidences négatives sur le droit fondamental à un salaire minimum vital, le droit à la liberté d’association et le droit de négociation collective ;
  • interdire les pratiques commerciales déloyales qui causent des préjudices réels et potentiels pour les travailleurs du secteur de l’habillement et de la chaussure ou y contribuent et promouvoir des pratiques d’achat équitables ;
  • donner aux consommateurs un droit à l’information sur les entreprises du secteur de l’habillement et de la chaussure et obliger lesdites entreprises à rendre des comptes pour ainsi améliorer le processus de transparence.

L’ONG conclut : « Étant donné que l’Union européenne est le plus grand importateur de vêtements au monde et l’un des plus gros marchés consommateur de mode, une telle législation pourrait donc réellement transformer la vie des 60 millions de personnes qui œuvrent dans l’ombre d’une industrie textile abusive mondialisée ».

Si vous êtes un citoyen de l’Union européenne, cliquez ici pour en savoir plus et signer la demande.

Marie-Astrid Heyde

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Publié le lundi 26 septembre 2022
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